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 LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR]

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MessageSujet: LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR]   LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR] Icon_minitimeLun 9 Déc - 18:08

En fait, le monde n’est pas si grand que ça. Il est même drôlement petit. Cette vérité m’a marqué à deux reprises. La première est lorsque j’ai revu Khor en prison après l’avoir rencontré il y a quelques années quand j’avais encore assez d’argent pour faire mes études de médecine… C’était à l’occasion d’un stage de un mois dans l’hôpital. On s’était croisé une ou deux fois avant de se perdre de vue. Et puis je l’ai retrouvé, là, parmi les rebus de la société. Les réprouvés, ceux qui étaient victimes d’un complot, ceux qui se sont abandonnés à leur pulsion, les exclus de la société. Ami de Miguel, nous avons été tellement surpris de cette retrouvaille impossible que nous nous sommes rapprochés et qu’une forme d’amitié s’est formée entre nous deux. Pourtant, nos caractères sont loin d’être similaires. Il est explosif, vulgaire et brutal. Tandis que moi, je suis bien plus réfléchi, distant et secret, tout en jouant d’une certaine subtilité tant dans ma façon d’agir que dans ma façon de communiquer.

Mais malgré tout, en dépit de notre différence, nous avons su nous entendre. Comme quoi le vieil adage qui consiste à dire que les contraires s’attirent n’est pas si erroné que ça. Et puis mon évasion est survenue. J’ai suivi AD, et Skull, fatigué de vivre dans cette prison et attrapant au vol la seule et unique chance de ne pas sortir de prison à 63 ans. Et là, j’étais profondément persuadé que je ne reverrais plus jamais Khor. Qu’une chance comme celle que nous avons eu, ça ne se reproduirait pas une seconde fois, que c’est surtout impossible d’être aussi chanceux. Et bah devinez quoi… Si allez, devinez… Je l’ai revu. Il y a un mois. C’était à l’occasion d’une fête dans laquelle je me suis fait traîner par d’autres Wolf. J’ai accepté, c’était l’occasion de davantage m’ancrer dans la meute et puis, si jamais l’un d’eux faisait un coma éthylique, ils n’auraient même pas besoin de faire le trajet jusqu’à l’hospice, vu que je serais là. A l’occasion de nos retrouvailles quasi impossibles, nous avons passé une bonne partie de la soirée ensemble.

C’était comme si nous ne nous étions jamais quittés. Et j’en étais heureux parce que malgré son attitude d’emmerdeur, je sais que Khor a un bon fond. Sinon, cela aurait fait des lustres que j’aurais arraché son cœur de sa cage thoracique. Foi de médecin. Se retrouver deux fois, avec autant d’années d’écart, c’était une chance de cocu et j’ai pas voulu laisser passer ça. Alors avant de rentrer chacun de son côté, j’ai insisté pour qu’il récupère son numéro, lui promettant qu’en cas de soucis, je serais là pour le rafistoler… Tout bonnement parce que je commence à voir, combien c’est le genre de type à se foutre dans les emmerdes. Et puis, je n’ai plus eux de nouvelles pendant tout un mois. Jusqu’à… ce soir.

Je viens tout juste de recevoir un message de Khor. A exactement, 23h30. C’est un message court, composé d’une adresse. Il me demande de venir le plus rapidement possible, chez lui. D’après ce que j’ai compris, il s’est blessé et ne peut pas se déplacer. C’est donc à moi de faire le trajet. Pas de soucis. Rapidement, j’attrape ma trousse de soin et vérifie que j’ai tout pour le soigner, et le recoudre aussi - si jamais – et ainsi que de l’anesthésiant. Une fois prêt, je referme le tout, enfile mon sweat à capuches préféré, remonte ma capuche sur mon crâne, et quitte mon appartement, délaissant mon masque chirurgical. Vu l’heure et surtout, avec la nuit qui est tombée, les gens ne verront pas mon visage.

Et puis, je me rends à l’adresse donnée à l’aide de Google Map. Je préfère marcher, même si je le regrette vite. C’est plus loin que je ne le pensais, et je regrette rapidement de ne pas avoir pris le bus. Désolée Khor… Mais les médecins clandestins n’ont pas d’ambulance. J’espère qu’il n’est pas en danger de mort. Finalement, au bout de 40 minutes, j’arrive à destination. La marche, c’est la santé ! Je me dis en arrivant. Et puis, je constate qu’il vit au quatrième étage, sans ascenseur. Putain… Je prends mon courage à deux mains, résistant à l’envie de me faire passer pour mort – renversé par un pousse-pousse – et démarre mon ascension. Enfin… ENFIN ! J’arrive devant la porte… Essoufflé et en sueur, je sonne, priant un quelconque dieu qu’il n’ai pas succombé à ses blessures.
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MessageSujet: Re: LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR]   LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR] Icon_minitimeLun 9 Déc - 18:09





Le temps de changer

 

Plusieurs jours étaient passés.
Le goût de la fête ne m’était pas revenu, ni celui de trainer dans le quartier. Il y avait quelque chose de différent. Un besoin de réclusion. Un désir de retrait. Et dans cette nouveauté je m’étais surpris à apprécier le cocon de ma pauvre piaule. Ce lieu de vie que d’ordinaire fuis comme la peste de crainte qu’il ne me renvoie à mes démons quand seul entre ses murs. C’est vrai, j’avais toujours squatté partout ailleurs mais jamais chez moi parce que je n’avais jamais aimé la froideur de ces murs, du silence qui y régnait ou de cette sensation de vide. Parce que j’avais jamais eu personne pour réchauffer ses entrailles. Parce que ça me renvoyait constamment à mon incapacité à fonder quelque chose ou à perdre le peu que j’avais. Mais tout était différent ces derniers jours. Aujourd’hui j’avais plus aussi peur d’être seul. Je crois même que j’en avais besoin. Non pas que je me sentais particulièrement heureux mais ce climat rassurant qui flottait me rassurait. Plus que la présence de quelqu’un dont j’aurais eu besoin d’ordinaire. Je me rendais bien compte qu’aller voir chaque fois chez quelqu’un pour oublier mes soucis ça faisait que les reporter sans les résoudre.

Khaï semblait heureux. À son plus grand bonheur je pouvais m’occuper de lui. Son visage d’ordinaire si fermé trahissait des sourires, de la joie. J’avais vu son regard changer au cours des dernières semaines. Un regard dans lequel je me sentais exister. Un coeur pour lequel je commençais à prendre un peu de valeur, après un peu plus d’un an. Quelle saveur ça avait?  Inestimable. J’avais redouté ce changement, j’avais crains l’échec. Je commençais à croire en le renouveau. À la possibilité de pouvoir changer. Je n’y étais pas, la route était longue, mais j’y travaillais. Pour preuve que je ne perdais pas de temps à essayer de trouver une solution ailleurs.

En oubliant les autres, je pouvais me recentrer sur ce qui m’était le plus cher. Une des raisons qui me poussait à essayer de travailler même d’insignifiants détails. Dans une idée folle, et pour faire plaisir je m’étais appliqué à des tentatives de cuisine avec un manuel acheté plus tôt dans une boutique, alors que je me remémorais la plainte de Khaï à table devant son assiette.

« J’ai pas faim… Rafael cuisine, lui, si seulement toi t’étais aussi capable de le faire. »

Non je n’arriverais probablement jamais à égaler Rafael la dessus, mais je voulais au moins être capable de faire autre chose que foutre un plat à pellicule dans le micro-ondes. Alors j’avais eu cette idée un peu folle d’essayer de suivre une recette. Y avait marqué « simple » sur le titre de la couv’ mais rien que d’essayer de comprendre les instructions, ça me prenait la tête. Et alors que j’essayais de préparer un plat aux légumes à 22 h du soir sous l’oeil curieux de mon fils, j’avais largement perdu patience et le couteau avait dérapé dans mes chairs.

— Putain !!!

La poigne avait été un peu forte, et la lame avait vrillée. Dans la panique du moment je tentais vainement d’essuyer le sang qui maculait le plan de travail.

— Merde…

J’avais tellement mal et j’en foutais partout. Le sang de la coupure se répandait par grosses goutes. Khai qui avait entendu mon juron de l’autre côté de l’appart -toujours pas endormis- accouru pour voir ce qui se passait. Il s’exclama.

— Mais Papa tu saignes !! 

Surpris de le voir encore debout, je m’empressais d’enrouler la main dans une tonne de chiffon pour pas l’inquiéter.

— Ouai, ouai… Ça arrive t’inquiète pas bonhomme. Va me chercher des serviettes si tu veux bien.

J’essayais de le rassurer mais je l’étais pas tant moi-même devant la vue de tant de sang. Profitant de son absence à la salle de bain, je composais le numéro des urgences avant de me souvenir de quelque chose. Ou de quelqu’un plutôt.

Je changeais de numéro.

—————————————————————————

Une heure avait passé depuis mon appel. Khai s’inquiétait de ma blessure devant la pile de chiffons rougis étalés autour de moi, enfoncé dans le fauteuil. J’avais tellement mal que j’en avais la peau poisseuse mais je regrettais pas d'attendre. Mais il était sacrément long à venir, j'me demandais ce qu'il pouvait bien foutre. Je perdais à nouveau patience, assit dans mon fauteuil, à tenter de garder mon sang-froid malgré la sale allure de la plaie.

Quand on toqua -enfin- à la porte je me redressais non sans grimacer pour aller ouvrir. En découvrant le visage tant attendu sur le palier, un sourire fier ourla mes lèvres.

— Sei. Entre viens.

Depuis combien de temps je l’avais plus vu ? Je comptais plus entre les fois ou on se voyait et celles ou on se ratait. C’était le genre de personne qu’on oubliait pas quand on le croisait. Il marquait les esprits par sa présence. Un type pour lequel j’avais un certain respect. La taule lui avait pas réussis.

J’aurais pu demander les urgences mais j’avais pas envie d’y aller, pas envie de me faire soigner, ni de revoir des blouses blanches. Au fond, cette blessure n’avait été qu’un prétexte pour le revoir.

Je fis une grimace.

— T’occupe pas trop des taches mais putain, ça fait salement mal les coupures. Si tu avais de quoi régler ça… j’ai compressé cette merde en attendant que tu viennes mais je t’avoue que je commence à voir trouble là… Alors toubib j’fais quoi ?

la vérité c’était que je voulais savoir comment il allait. Où il en était dans sa vie. J’avais besoin de le voir lui, maintenant là tout de suite alors que je galérais dans ma vie de merde.
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MessageSujet: Re: LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR]   LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR] Icon_minitimeLun 9 Déc - 18:46

Khor m’ouvre enfin et je baisse immédiatement les yeux vers son bras, constatant rapidement les dégâts. Ouch, il ne s’est vraiment pas raté et il a essayé de contenir le sang en enroulant sa blessure dans un tas de torchon. Et il n’y a pas pire comme matière pour aggraver les choses et risquer l’infection. Pourtant, je garde ça pour moi et entre à l’intérieur de l’appartement. Je ne fais pas attention à ce qu’il y a autour, trop occupé à fixer le corps de Khor. Au bout d’un mois, je ne suis pas prêt d’oublier l’entièreté de son anatomie. Il est bien fait. Je me souviens encore d’il y a quelques années, lorsque je l’ai soigné alors que je n’étais qu’un stagiaire en médecine. Je me remémore la forme de ses fesses, la courbe de ses muscles, les battements de son cœur, irréguliers.

Dans mon esprit, je me refais le cheminement du sang qui peine à passer dans ses veines, dû à un traumatisme dont j’ai perdu la cause. Il ne s’est pas laissé engraisser et semble tout de même prendre soin de son corps, ce qui me ravi. J’adorerai le reprendre à sa mort. Notamment ses organes. Je suis donc mon ami dans son appartement et il me mène dans le salon avant de se laisser lourdement tomber dans son canapé. Je m’approche et m’assois près de lui, constatant d’un coup d’œil la pile de torchons usagers qu’il vient tout juste d’utiliser. Et ce n’était pas pour un quelconque plaisir solitaire, mais bien pour rattraper sa bourde.

« T’occupe pas trop des taches mais putain, ça fait salement mal les coupures. Si tu avais de quoi régler ça… J’ai compressé cette merde en attendant que tu viennes mais je t’avoue que je commence à voir trouble là… Alors toubib, j’fais quoi ? »

Je repose mon regard sur Khor qui commence à essayer de m’expliquer ce qu’il a essayé défaire pour contenir le sang. Il est un peu pâle, pas étonnant avec tout le sang qu’il a perdu. Rien qu’à en voir son état, je vois bien que la blessure doit être assez profonde. Un sourire apparaît sur mon visage sans que je n’essaye de le dissimuler. Oh ? Je vais peut-être devoir recoudre ? J’ai hâte.

« Tu ne fais rien et tu me laisses faire, Khor. Je vais te prendre en charge, avec moi, tu ne risques rien. Veilles simplement à ne pas perdre connaissance… Je résisterai difficilement à l’envie de te piquer ton cœur. »

Je réponds tranquillement en ouvrant ma trousse de secours. Je retire doucement le torchon et découvre la plaie. Hmm, irrégulière, profonde, gorgée de sangs et de résidus de tissu à cause du torchon. Je passe lentement mes doigts autour de la plaie, telle une caresse morbide. Mon sourire n’a pas disparu. Je prends toujours autant de plaisir à pratiquer mon métier. Je suis heureux, tellement heureux que Khor se soit blessé. Ce n’est pas souvent que je recouds des blessures. L’excitation grimpe vite en mon fort intérieur et j’inspire profondément pour me calmer. Je me lève donc et me mords la lèvre.

« Je vais devoir nettoyer la plaie avec de l’eau, pour ensuite la désinfecter et puis, te recoudre. Tu ne t’es pas raté, c’est une certitude. Mais je suis heureux que tu m’aies appelé. Très, très heureux. Je reviens. »

Tout en sifflotant, je file dans la cuisine et m’approche du frigo. J’attrape une bouteille d’eau. La fraîcheur va permettre d’endormir un peu la blessure. Et puis, j’ai encore de l’anesthésiant en stock que l’on m’a livré. Je reviens ensuite m’asseoir près de Khor. Je prends une compresse dans ma trousse de soin et l’imbibe d’eau avant de commencer à nettoyer la plaie. Par la suite, je pose le tout sur la table basse et sort le désinfectant. Il ne pique pas, je ne vais pas faire souffrir inutilement mon Khor tout de même. Il doit déjà être traumatisé par la blessure… Une fois fait, j’attrape une seringue et le produit anesthésiant. Je note le regard apeuré de mon ami et me souviens qu’il n’a jamais vraiment aimé les piqûres. Tout en injectant le produit dans la seringue, je lui jette un coup d’œil.

« Tu es un grand garçon. Ce n’est pas une petite piqûre qui va te faire peur, si ? La douleur sera ridicule par rapport à celle que tu es en train de ressentir. Ne t’en fait pas, je serais doux. »
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MessageSujet: Re: LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR]   LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR] Icon_minitimeLun 9 Déc - 18:48





Le temps de changer

 


Une fois installé j'écartais les torchons pour le laisser découvrir la chair fendue noyée de liquide rougeâtre. Poisseux. Au moins autant que mon front. Je me demande du coup ce qu'il en pense mais à sa tête on voit que c'est pas beau à voir. Je grimaçais lorsqu'il passa le doigt sur la plaie pour serrer les dent je frissonnais de douleur. Ça faisait mal putain !

— Me piquer mon coeur ?! T'es fou… Plaisante pas. Il serait trop lourd pour toi.

Je trouvais encore le moyen de faire de l'humour et relevais le coin de lèvre. Parfois je me demandais si mon coeur ne marchait pas au sang noir tellement il était couvert de blessures. De cicatrices invisibles qui l'avaient gorgé toute ma vie. Je renversais la nuque en arrière dans un souffle tendu, grognant silencieusement.

— Mais grouille toi quand même parce que je sais que t'es content mais moi c'est pas pareil.

Ça faisait au moins une heure que j'avais mal. Je comprenais toujours pas comment il pouvait être si content de me voir dans cet état, ou pourquoi ça lui procurait tellement de plaisir de pouvoir s'y prendre sur ces plaies. Déjà à l'hôpital ça lui avait valu des regards de travers mais je ne le connais alors pas le moins du monde. Il y avait chez lui quelque chose de terriblement dérangeant. Une chose étrange sur laquelle je ne parvenais pas à mettre le doigt mais pour laquelle finalement j'accordais une moindre importance. Attendant patiemment son retour je reposais les yeux sur le matériel qu'il déballait sur la table puis soupirait en fermant les yeux quelques secondes. J'avais soif. Et la gorge sèche.

— File moi la bouteille quand tu auras finis.

Sauf qu'une seconde plus tard en reposant les yeux sur lui j'le vois avec une seringue pleine entre les doigts. Ce tableau d'horreur me fit écarquiller les yeux. Ah non putain pas ça ! Pas la seringue. Je me redressais par réflexe pour le dévisager avec des yeux ronds comme des billes, déjà prêt à protester mais il me coupe.

— Nan, nan devant une piqure je suis pas un grand garçon et tu le sais très bien Sei ! On peut s'en passer si jamais c'est pas une obligation.

J'enfonçais un peu plus mon postérieur dans le canapé, mon esprit me suppliant déjà de lui dire nan.  Aussi improbable que ça soit j'avais plus peur des aiguilles que des flingues, des couteaux ou que de n'importe quelle autre arme en main. Déjà à l'époque quand il m'avait soigné, les piqures avaient soulevé en moi une terreur irraisonnée.

Je me raclais la gorge en détournant la tête.

— Allez alors, perds pas ton temps parce que je serais pas cap d'accepter longtemps de te voir avec ce truc entre les doigts.

J'imaginais déjà l'aiguille qui venait se nicher dans ma peau et l'angoisse de le sentir trifouiller en dessus.

Sans parler du fait que c'était le moment ou Khai avait choisit pour faire son apparition. À l'arrivée du médecin il s'était caché dans l'appartement et j'me doutais bien qu'il avait du nous observer, j'en profitais pour me ressaisir et lui faire signe de venir sans toutefois lui exposer mon bras dégoulinant.

— Viens Khai, présente toi.

Il avança un pas hésitant tout en dévisageant le médecin, ses yeux ne tardant pas à passer sur l'aiguille qu'il tenait en main lui aussi, mais contrairement à moi cela ne sembla pas l'effrayer. Pour rien au monde même. Il devait probablement être plus courageux que moi et je me sentis un peu honteux.

— Sei, voici mon gosse. Khaï.

Je passais une main dans les cheveux noirs de mon fils et lui frottait la tête d'un sourire fier. Khaï lui se contenta de hocher la tête, un peu penaud de voir ce que Sei comptait m'faire probablement.
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MessageSujet: Re: LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR]   LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR] Icon_minitimeLun 9 Déc - 18:48


« Me piquer mon cœur ?! T’es fou… Plaisante pas. Il serait trop lourd pour toi. »

Je ricane sans cacher mon amusement et jette un regard à Khor qui paraît paniqué sur l’instant mais répond aussitôt par de l’humour. J’aime bien parfois faire de petites blagues lorsque je soigne mes patients, je trouve que cela détend l’atmosphère… Et puis, moi, ça m’amuse beaucoup.

« Mais grouille-toi quand même parce que je sais que t’es content, mais moi c’est pas pareil. »

Je souris en coin et lui jette un coup d’œil en désinfectant la méchante plaie qu’il s’est fait, tout en roulant des yeux lorsqu’il me demande la bouteille d’eau lorsque j’aurais terminé de nettoyer la plaie pour mieux voir clair. Une fois que je l’ai vidée de moitié, sans m’inquiéter de l’humidité que je renverse sur son canapé, je la tends à Khor. Après tout, il va avoir besoin d’eau parce qu’avec ce que je lui prépare, cela risque d’être drôle. Je sais qu’il n’aime pas les piqûres, je me rappelle de toute la comédie qu’il m’a faîte lors de notre première rencontre. Absolument mémorable et je ne suis pas prêt d’oublier ça. Si j’avais pu, d’ailleurs, je l’aurais filmé, tient !

« Nan, nan, devant un piqûre je suis pas un grand garçon et tu le sais très bien, Sei ! On peut s’en passer si jamais c’est pas une obligation… Allez alors, perds pas ton temps parce que je serais pas cap d’accepter longtemps de te voir avec ce truc entre les doigts. »

Je roule des yeux en souriant et regarde Khor, n’ayant même pas besoin de dire quoi que ce soit pour qu’il se raisonne tout seul, comme un grand. Oh, au final, ce n’est plus un enfant à ce que je vois ? Ce n’est pas plus mal, je n’aurais pas pu l’attacher seul pour le plier à mes soins. Quoi que l’avoir attaché, pour moi seul, ne m’aurait pas forcément déplu. Disposer d’un corps en entier, mon rêve. Finalement, mon ami accepte de ne pas trop se débattre et je peux enfin piquer. Je le sens tressaillir mais ce n’est que pour quelques minutes. Une fois fait, je repose la seringue et tâte la blessure. Je constate qu’il ne sent rien et je peux alors sortir mon matériel pour pouvoir le recoudre. Mais avant que je ne puisse faire un autre mouvement, je sens une présence dans mon dos et la voix de Khor qui s’élève.

« Viens Khaï, présente-toi. »

Arquant un sourcil, je reste accroupi et me tourne de trois quart en direction du dit Khaï et découdre un jeune garçon qui me semble un peu distant.

« Sei, voici mon gosse. Khaï »

Je fronce les sourcils durant un instant avant de sourire de toutes mes dents en réalisant que c’est l’enfant de Khor. Ohoho ! Il m’avait caché cette petite cachotterie. Et puis, c’est qu’il est adorable le petit ! Sans attendre, je m’approche et ébouriffe les cheveux de l’enfants en ricanant.

« Oh, un enfant ! C’est trop mignon ! Il est tout petit, aussi ! Tu m’avais caché que tu avais une progéniture, Khor ! Je suis fan, totalement fan ! Enchanté, moi c’est Sei-Wong ! »

Je lui fais un clin d’œil et attrape mon aiguille avec mon fil et retourne à mon occupation. C’est qu’il s’agirait de ne pas laisser papa se vider de son sang, n’est-ce pas ? Alors je m’occupe de recouvre la méchante plaie de mon ami tout en sifflotant un air un peu aléatoire. Au bout de plusieurs minutes, je termine enfin. Je faits un nœud, coupe le file et bande le bras de Khor. Puis enfin, je me redresse et pose mes mains sur mes hanches, satisfait.

« Et voilà. Terminé. Bon, je t’ai mis du fil résorbable pour t’éviter le désagrément de te le faire retirer. Maintenant, tu dois me raconter comme cela se fait que tu as un enfant ! »
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MessageSujet: Re: LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR]   LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR] Icon_minitimeLun 9 Déc - 18:48





témoin du changement

 


Je laissais Sei faire connaissance avec mon gosse en silence, observant Khai mortifié de voir ce qu'on fabriquait à mon bras, et le sourire jusqu'aux oreilles de mon ami. La vérité c'est que je lui avais déjà dit il y a plusieurs années que j'avais un gosse. Mais, c'était pas quelque chose que je criais sur tous les toits ou dont je parlais couramment, surtout pas à l'époque.

Mon fils était mon fils et dernièrement j'aimais m'éloigner des anciens contacts taulards capable de salir ma réputation, et par conséquent celle de mon fils. Alors le lui présenter c'était non seulement une façon de lui présenter ma nouvelle vie, mon avenir mais également une façon de lui montrer une part de ma vie à laquelle il avait pas assisté. Un pan de mon passé. Une trace vivante de ce qui n'était plus. Le seul fruit de mon amour avec une femme. La chair de ma chair.

Et voyant les yeux choqués de Khai sur l'aiguille je lui pris la main.

— T'occupe pas et retourne dans ta chambre dormir, t'as pas vu l'heure qu'il est ?

Khai se pinça les lèvres puis se racla bruyamment la gorge avant de la reprendre et de filer tout aussi vite qu'il était venu, trop mal à l'aise par la situation. Fallait dire qu'il avait bien tenu de me voir tout ce temps veiller la venue de Sei désormais occupé à recoudre ma plaie depuis un moment maintenant.

Pour ma part j'évitais de poser les yeux dessus mais je me sentais déjà moins stressé qu'avant. Je m'affalais même un peu plus dans le fond du canapé, prit d'une soudaine fatigue qui m'obligea à battre des paupières à plusieurs reprises jusqu'à remarquer que le travail d'artiste sur mon bras était terminé.

— Merci fis-je en inspectant le travail, les traits de mon visage d'avantage détendus. Je prenais la peine de m'allonger sur le canapé pour me reposer et étendais les jambes un peu plus haut sur ce dernier.

— Je te l'avais dis il y a quelques années que j'avais un gosse.
En prison Sei.


Je me frottais délicatement le front et refermais les yeux. C'était qu'en posant cette question qu'il me demandait d'aborder un passé bien lointain et pas spécialement désiré. Un jour avant la prison j'ai eu une vie, et des rêves. Khaï en faisait partie. Mais ça, c'était hier.

Et je n'aimais pas parler d'hier. Je préférais regarder demain.

— Maintenant il fait partie de mon avenir. C'est tout ce que j'ai pour continuer dans la vie.

Je sais pas si Sei pourrait le comprendre, mais le fait que je lui parle de ça, et que je lui montre tout simplement c'était pas un hasard. Si je l'avais appelé ici c'était pas que pour me faire soigner, ni juste pour prendre de ses nouvelles. En l'appelant là je lui présentais aussi mon futur.

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MessageSujet: Re: LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR]   LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR] Icon_minitimeLun 9 Déc - 18:49

J’ai enfin terminé de recoudre la vilaine blessure – selon Khor, mais belle à mes yeux – de mon ami. Le fil résorbable est installé et je range soigneusement mes outils dans ma trousse de soin. Et puis, il me présente son petit garçon et j’en deviens totalement gaga ! Je retire mes gants pleins de sang que je dépose sur ma trousse pour éviter de toucher l’enfant et me présente avec un grand sourire, le regardant sous toutes ses coutures. Il est vraiment trop mignon ! Mais Khor écourte la rencontre. Il a l’air un peu inquiet de voir son père blessé et l’envoie se coucher.

Je suis un peu surpris de voir l’ancien prisonnier faire preuve d’autant d’autorité mais je sais bien qu’un enfant, ça vous change la vie. Quant à moi, je me redresse, n’omettant pas de demander à ce dernier comment cela se fait qu’il a un enfant. Il me semble gêné mais je n’y prends guère attention, attrapant mes gants pour les jeter à la poubelle. Je reviens ensuite vers lui et me laisse tomber dans le canapé, à ses côtés. Je suis avide de ragots !

« Je te l’avais dis, il y a quelques années que j’avais un gosse. En prison, Sei. »

Je fronce les sourcils à ses mots, me remémorant un peu les derniers événements qui remontent quand même à plus de huit années ! Au bout de nombreuses secondes, je me souviens. Ah oui ! Je pousse une exclamation, signe que je me souviens, mais très vaguement. Je ne sais plus trop comment c’est arrivé et surtout, où est la mère du gamin. Et j’avoue que j’aurais bien besoin d’une piqûre de rappel. J’espère que Khor est apte à en donner, à défaut qu’il n’aime pas en recevoir.

« Maintenant il fait partie de mon avenir. C’est tout ce que j’ai pour continuer dans la vie. »

Je l’observe, l’écoutant tout en hochant la tête. Je sais bien combien un enfant est important et je ne trouve pas si mal qu’il soi là. Je ne veux pas que mon ami se mette de nouveau en danger avec de quelconques gangs et soit renvoyé en prison. Un enfant, c’est beaucoup de responsabilités, et il faut s’attendre à devoir donner le meilleur de soi-même 24h sur 24, 7 jours sur 7. Ce n’est pas un simple objet que l’on peut délaisser une fois que l’on n’en veut plus. C’est une vie humaine, c’est très très important. Mais malgré tout, je sais que Khor sera à la hauteur. C’est un être bon, gentil et qui est là lorsque l’on a besoin de lui. Je ne doute pas qu’il saura bien s’en occuper.

« Ah oui, je me souviens… Mais ça remonte à plusieurs années maintenant, et nous nous étions perdu de vue. Avec tout ce qu’il s’est passé dans ma vie, je dois t’avouer que j’ai un peu oublié comment tu as eu cet enfant. Tu veux bien me le rappeler ? Et où est sa mère ? Vous vous êtes quitté ? »

J’attrape ma trousse de soin et la pose sur mes cuisses, la refermant lentement avant de la délaisser sur le côté. Je regarde longuement mon ami avant de poursuivre.

« Tu vas avoir un superbe avenir avec un gamin à tes côtés. C’est beaucoup de travail, mais les gosses sont supers. Ils vous apportent pleins de choses et améliorent grandement votre vie. Je suis sûr que tu es un très bon père… Même si tu vas devoir vite combattre ta peur des piqûres si tu veux l’amener à ses vaccins et le rassurer. »]

Je réponds en ricanant un peu tout en lui donnant un léger coup d’épaule.
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MessageSujet: Re: LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR]   LE MONDE EST PETIT [FT. KHOR] Icon_minitimeLun 9 Déc - 18:49





témoin du changement

 


Avec les questions que me posait Sei je me rendais compte que ça faisait vraiment longtemps que Sei et moi on avait pas reparlé ensemble et il semblait qu’une discussion serait la bienvenue même si j’avais pas particulièrement envie de parler du passé, tout simplement parce que ça ne me ressemblait pas, ni ne m’évoquait de bons souvenirs.

Soit, ce soir j’étais plus à ça près après la coupure que je m’étais fait j’avais eu comme qui dirait un coup de bar. Je soupirais du profond de ma gorge en reportant mes yeux sur Sei.

Sans détour je lui répondis.

— Elle est morte.

Pas besoin de s’attarder la dessus j’osais espérer que mon ami se contenterait de cette information pour se faire une idée de ma situation.

— Il n’a pas connu sa mère.

Ni son père, ou du moins jusqu’à il y a quelques mois de ça maintenant. Avoir un gosse c’était pas si rose, c’était même difficile parce que c’était un travail de tous les jours qui demandait une attention constante en sachant que c’était toujours un rôle ingrat. Une peine de tous les instants avec un enfant difficile mais qu’on ne pouvait pas se résoudre à lâcher, parce que ça vous prenait les tripes. La chair de votre chair, une partie de vous qui n’avait personne d’autre sur qui compter. En ce sens Sei avait raison. Je fermais les yeux délicatement.

— Il lui ressemble beaucoup par contre.


Je repensais au visage de Kharice, à ses yeux de velours et à sa chevelure de jais. Je souriais à peine avant de me tourner vers lui.



— Et toi ? Depuis ta sortie que fais-tu ? Toujours chez les Wolfs j’imagine mais qu’est-ce que tu fais depuis tout ce temps ? Si tu veux, tu peux te prendre une bière dans le frigo et m'en apporter une aussi.

Autant se faire un récap chacun histoire de se retrouver et dans les bonnes conditions.


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