UN FANTASME FANTASMAGORIQUE. [FEAT KHOR VALDUR]

Le temps était maussade. Et l’humeur de Nixon aussi.

De ce fait, il était sorti respirer l’air frais et chargé d’humidité en ville. Pour se poser. Réfléchir. Se détendre. S’éloigner du tumulte de son boulot et profiter d’un peu de tranquillité. De la tranquillité si particulière qu’offre le spectacle de la pluie tombant sur les grattes-ciel de New-York.

L’acier et le zinc avait remplacé les montagnes aux neiges éternelles de son enfance. Et le son des pas vifs des touristes, tuait le silence d’or des levés de soleil sur les fleurs étincelantes des paysages du passé.

Installé quelque part dans Time Square, l’air blasé, Nixon ruminait à quel point il détestait New-York.

Oh non, il ne détestait pas tout le temps la grosse pomme. Loin de là ! C’était un lieu assez délirant pour lui, bien assez. Mais où il y avait bien trop de monde. Bien trop de monde. Et bien trop de bruit. Et bien trop de couleurs. Et bien trop de…

Soupir.

Nixon laissa sa tête tomber sur sa poitrine et rouler sur son torse avant d’étendre ses jambes et de lever les yeux au sol.

New-York était chiante. Chiante chiante chiante. Il avait beaucoup trop de chose sur lesquels se centrer. Beaucoup trop de chose qu’il ne devait pas voir. Et chaque pas éveillait en lui la paranoïa. S’approchant doucement du seuil d’explosion.

Actuellement, il était à un niveau intermédiaire. Le niveau qu’il ferait tout pour quitter et partir dans un des deux excès auxquels il lui était possible d’accéder.

Soit la léthargie médicamenteuse, soit la surexcitation paranoïde.

Il attendait un élément déclencheur. N’importe quoi, n’importe qui.

Dans sa poche, il retournait du bout des doigts le flacon d’antipsychotique avec amertume.

Il n’avait pas envie de finir hors-service pendant une semaine.

Il avait envie d’être normal. D’être productif pendant son temps de boulot et détendu pendant son temps libre. Il voulait être un type qui pourrait avoir des potes et sortir dans la rue sans se soucier des ombres qui le suivait à la trace. Il voulait pouvoir rire à gorge déployé et faire un calcul simple sans répondre à côté.

Ahhh, bordel.

Il avait envie de faire chier le monde. Il voulait faire péter la planète et voir s’il comprenait mieux la gravité, hurler à la lune et voir s’il pouvait transformer un balai en loup, il voulait…

Wait.

Y a un souci dans la foule là.

Un gars.

Grand, bien bâtit, brun, yeux perçants. Beau gosse, belle gueule. Un peu genre mannequin.

Mais, il avait l’impression de le connaître ce type.

Il avait l’impression d’avoir déjà visualisé ce gars, une fois, dans sa tête. Que ce soit le style du style de fringue au pourtour de ses lèvres.

Wait.

Ou il avait vu ce gars. Sur le net, surement.

Mais où ?

Nixon défila son historique de recherche dans sa tête le plus rapidement possible. Hésita un moment. Puis, s’arrêta net sur une adresse IP du Dark-net qui le laissa pantois.

Nonnnnnnnn… Lui ?

Il se leva lestement et s’approcha de l’homme sans vraiment réfléchir à ce qu’il allait dire ou faire. Mais il avait besoin d’être sûr de l’identité de ce gars. Sinon, il allait finir par le voir parmi ses hallucinations. Et il en avait assez comme ça.

Sur le coup, Trangle était hilare. Il l’ignora et une fois à portée de main, il se plaça à demi devant le gars. Surement quelqu’un de son âge. Mais lui, il faisait son âge au moins.

Avec une simplicité déconcertante et une franchise innocente, il s’interposa sur le chemin de celui qui se nommait surement…

« Khor ? Khor Valdur ? C’est… C’est bien toi ? »

Et face à face avec le mec, aucune chance de se planter. Nixon fut surprit du fait que son imagination l’avait imaginé de façon assez précise.
Il faut dire, vu les descriptions hardcore des fans fictions ou il était impliqué… Aucune chance de le louper.

Nixon lissait toujours ce genre de lecture bien faite. Non pas pour son plaisir personnel. Mais dans un but professionnel. Il apprenait ainsi les limites d’un corps humain dans l’imaginaire collectif. Mais lui, il était trop loin de tout ce bordel physique pour n’avoir qu’une rougeur face à ce genre de pratique.

C’est la surprise et la moquerie pure, qui l’avait amené à vouloir rencontrer ce fameux Khor Valdur.

Et aussi, l’importance de le mettre au courant.

« Euh… Excuse-moi, mais… Tu…C’est…Toi qui t’enfourne des queues sur les fanfic du dark-net ? Oui…Oui, je crois que c’est toi. Impossible de te confondre, à dire vrai. Ma foi mon vieux, j’espère que tu es au courant du fait que, dernièrement, tu es le fantasme d’un grand paquet de pervers. »

Nixon leva une main à son visage, perplexe, gardant ses distances avec Khor. Il ne connaissait pas ce garçon, mais son approche était loin d’être douce. Il valait mieux être prudent. Il se remit à parler, fixant Khor avec des yeux plein de malice et d’intérêt. Les yeux d’un homme, observant une sorte de pièce d’exception. Les yeux d’un homme face à un sujet qui aurait inspiré le monde. Sans que lui, soit affecté.

« Tu connais peut-être l’auteur du site, mais il a un grosssss fantasme du toi. Je me demande bien ce qui inspire un tel homme, pour qu’il décide de te faire prendre en tournante par plusieurs mecs. Ce gangbang que tu t’as chopé dans le cul c’était…Whouah. Comment, en te regardant, l’auteur a pu imaginer tout cela… Un vrai déluge de foutre. Pourtant, quand je te regarde, tu as tout du gars lambda… Hum… »

En plein dans sa réflexion purement professionnelle, il ne remarqua pas que sa tirade à voix haute, se faisait dans un lieu plus que publique.

En pleine rue, face à l’homme concerné, en fait.

Et Nixon, en ruminant, ignora Khor.

▲ FERME TA JOLIE GUEULE ▲


Aujourd'hui c'était le genre de temps qui vous donnait envie de rester chez vous bien au chaud à regarder dehors pour observer la pluie couler contre le carreau depuis votre fenêtre. Si j'avais eu l'occasion de rester à la maison je l'aurais fait pour éviter de me choper la pluie ou les nuages gris qui planaient comme une ombre sur New York.

D’habitude j'aimais cette ambiance automnale. Entendre le son de l'eau qui coulait des gouttières l'odeur de pluie qui envahissait la ville et faisait retomber toutes les odeurs, dont celle du pneu humide. Ça apaisait les esprits, et nettoyait les tensions de tout à chacun. Pourtant aujourd’hui ce n’était pas vraiment agréable, personne n'avait pu être dispo' pour me tenir compagnie Aramis avait déjà un truc à faire, Gio m'avait dit qu'il avait de la compagnie –comme d’hab- et Raf dormait à point fermé.

Seul c’était tout de suite moins agréable, du coup j’me surprenais à regretter le soleil. Où il était passé hein ? Frileux et la mine grisée j'enfonçais mes mains dans les poches, le nez contre une écharpe enroulée autour de la nuque. J’aurais vraiment aimé avoir quelqu’un avec moi là. Heureusement je portais un gros pull et une veste en cuir qui suffisait à me protéger de l'humidité ambiante. Ça me réconfortait d’avoir des habits épais. Je sortais encore de chez le psy que je devais me rendre chez le type qui suivait ma sortie depuis taule pour un compte rendu accompagné de celui donné par le psy que je portais dans ma poche. Apparemment je m'habituais bien à ma nouvelle "situation" mais ma stabilité mentale était précaire. J’avais regardé les papiers du psy sans vraiment comprendre leur « pronostic » parce qu’au fond j’me sentais pas vraiment concerné. Progrès, régressions, ça changeait pas le fond des choses pour moi.

Mon pas était lent, et je gardais une clope au coin des lèvres en avançant, imperturbable. Je me frayais un chemin parmi la foule rassurante, l’expression paisible quand soudainement j’entendis mon nom. Dissipé, il m’avait fallut chercher des yeux la source avant de tomber sur un petit corniaud qui me regardait avec des yeux de corneille, droit devant. Elle me demandait si j’étais bien Khor, Khor Valdur. Mes yeux continuaient de le toiser en silence, semblables à des nuages pâles menaçants, couleur de pluie. J’écartais la clope du bout des lèvres, tout en l’écoutant dans un premier temps d’une oreille distraite.
Un instant j’étais saisi d’hésitation. Est-ce que j’avais vraiment à répondre à ça ?


— Qui d’autre veux-tu que se soit ?


La phrase est sarcastique, la voix presque gave. Le regard accuse et la pupille perce.

C’était pas très poli d’aborder quelqu’un comme ça, comme si c’était un objet de foire et des rigolos comme lui j’en avais vu passer un paquet. Ça me blasait d’office, et avait le don de me mettre en rogne. Mais ça, c’était peu avant que d’autres mots ne m’atteignent avec bien plus d’échos. Peu avant que tout dérape. Il parlait trop vite, ses yeux moqueurs dardaient les miens avec une sorte de plaisir évident, et sa voix avait quelque chose d'acide. Pour autant ce n'est pas ça qui me fit perdre mon sang froid mais les mots « fantasme de vieux pervers » « te faire prendre en tournante » « gang bang » « déluge de foutre » qui tombaient de sa bouche comme un fiel violent.

Je stoppais tout geste à ces paroles, le fixant tandis que je sentier la colère monter de ne rien comprendre à ce qu’il déblatérait. Pourtant, avec un silence prémédité je décidais de terminer ma clope sous son nez sans aucune réaction apparente, le sang pourtant devenu lave sous mes veines. J'allais pas gâcher une clope pour un morveux venu me provoquer en directe non. J'attendais de la terminer, de la jeter par terre, et de l'écraser du pieds avant. Ensuite seulement, je le rejoignais d’un pas paresseux pour briser la distance qui nous séparait. Arrivé à sa hauteur je me penchais sur lui d’un regard glacial.

— Ta gueule, j’sais même pas qui t’es ni de quoi tu parles ! La moindre des choses quand on aborde quelqu'un c'est de se présenter, par contre….


Sans plus de cérémonie ma main sortit à une vitesse fulgurante pour saisir sa gorge et je le poussais brutalement en arrière pour le cogner contre le mur pas très loin. La tension dors et déjà électrique sous la peau je me dressais devant lui de toute ma stature pas le moins du monde décidé à le laisser repartir après ça.

— Tu vas me répéter ce que tu viens de dire, j’ai rien pigé à tes conneries mais je te conseille de faire vite et clair parce que là j’ai une envie montante de te démonter la gueule connard !


Oui, je n’avais pas tout compris mais j’en avais assez entendu pour sentir la fureur d’une colère mauvaise monter en moi. J’appréciais pas vraiment qu’on parle mal de moi comme il venait de le faire, ni qu’on m’aborde comme ça.

Pour qui se prenait-il ?

Être petit dans ce genre de situation, c’est jamais vraiment charmant. Enfin, ça aide pas à toucher terre et à respirer, en l’occurrence.

Mais Nixon était satisfait d’avoir eut une réaction.

Au final, il l’avait cherché celle-là. Et il l’avait trouvé.

D’ailleurs, c’était drôle pour lui de se faire étrangler. Ca faisait remonter des souvenirs. Et de violentes terreurs.

Bon. Bah, va pour le délire paranoïde.

C’est avec difficulté qu’il articula doucement, un rictus aux bords des lèvres, son prénom.

« C’est vrai…Que je manque à tout mes devoirs ! Je m’appelle Nixon. Nixon Fitz. Pétard, t’en à de la poigne ! »

Nix n’était pas tout à fait suicidaire, il s’accrochait aux mains de Khor avec l’énergie d’un homme cherchant une voie d’air. Griffant les phalanges de son interlocuteur, cherchant à dégager sa gorge.

Il était fébrile. Mais il avait du venin à cracher. Et visiblement, l’homme en face de lui, était du genre sensible aux insultes. Il les cherchait peut-être aussi. Après tout, quelqu’un de moins curieux aurait tracé son chemin sans faire attention au fou du village.

Mais ça tombait bien. Nixon aussi avait besoin de s’accrocher à quelque chose. Tant pis si c’était un poing dans la figure. La rancune était une émotion qu’il n’avait pas encore expérimenté. Et il y a un début à tout.

« Calme tes ardeurs. Je ne fait que rapporter ce que j’ai lu, au hasard du dark-net. Je dirais même que je te rends un service en te mettant au courant, ne pense-tu pas ? Sur le dark-net on trouve les œuvres d’un auteur populaire, qui écrit des scènes pornographique assez violente. »

Il faillit avaler de travers et toussa un peu, fixant Khor droit dans les yeux. Nixon était de nature lunatique. Et ce n’était pas le bon jour pour le menacer d’une rouste en règle. Il en avait vu d’autre. Enfin, en tout cas, il lui semblait avoir vu pire qu’un gars de deux têtes de plus que lui avec l’envie de lui flanquer son poing dans la figure.

La peur viendrait surement plus tard. Après le stress. Après l’adrénaline. Après tout le reste.

Plutôt que de s’apitoyer sur son sort, Nixon préféra attraper le poignet de Khor pour forcer dessus et essayer de le faire lâcher prise. Au moins, l’empêcher de serrer trop fort.

Bordel.

Il poursuivit dans un soupir étranglé.

« L’auteur s’amuse visiblement à avoir des égéries et je t’annonce que tu es l’une de ses muse. Tu inspire son travail. Pire, en fait, tu te trouve au centre de certains de ses travaux. Pour mon avis personnel, j’dois dire que tu est un bel homme, mais loin de moi l’idée de t’imaginer à quatre pattes au milieu d’un parterre de…Oups, désolé. Je parle trop. Je te laisse imaginer la chose tout seul. »

Il allait peut-être un peu loin. Mais il n’avait jamais sut parler avec pudeur. Il tutoyait tout le monde, il agaçait tout le monde et il ne s’en repentait pas. Il se comportait comme un sale gosse. Et ça lui plaisait.

Il fixait Khor de ses yeux vides, ne montrant plus aucune réaction, outre qu’un calme apparent. On aurait put le croire déférent, si ses muscles n’étaient pas si crispés et ses mains si tordues sur le poignet de Khor. Et c’est avec cette froideur extrême, qu’il se mit à lui déblatérer les pires horreurs possibles.

Comme ça. Pour rien. Pas vraiment en détail. Juste en terme techniques. Juste en quelques mots. Histoire d’avoir le temps de fermer la bouche, quand le poing s’abattrait sur sa figure.

Cela ne dura pas longtemps. Nixon parlait vite et clairement.

Et il finit rapidement également. En un clignement.

« Va vérifier par toi-même si tu n’es pas convaincu. »

Las, il lâcha le poignet de Khor, levant les mains au dessus se sa tête, paumes ouvertes, en signe de reddition.

Et sur ce, il se tut.

Il avait pas de chance ce petit gars, il venait de mettre les pieds en pleins dans le plat. À vrai dire je crois pas qu’il aurait pu m’agacer plus que ça mais là, il avait fait fort. Y avait-il pire que de dégrader mon image à mon propre regard ? Non. Mais de toute façon, c’était déjà un peu trop tard d’une certaine façon. J’appréciais la sensation de mes doigts collés à sa gorge en silence, mon regard défiant silencieusement le sien de poursuivre ses paroles. Je le regardais tenter vainement de se soustraire à ma poigne fermement resserrée. Il s’apercevrait vite que lutter ne servirait à rien, j’en avais assez entendu quand bien même je ne comprenais pas toutes ses paroles ça m’avait suffit, chaque insulte pour me salir outrepassait toute logique.

Ainsi je dardais ses lèvres pècheresses d’un regard animal, les sourcils froissés et la colère insidieuse.

Nixon Fitz hein ?

Je n’oublierais pas ce nom, il pouvait en être certain, je saurais me souvenir de cette provocation et cette attitude de petit merdeux qu’il regretterait tôt ou tard. Puis, c’est pas parce que je savais me tenir en général que je me donnais cette peine chaque fois que je croisais un inconnu, au contraire. J’avais moins de scrupules à lâcher mes noirs instincts s’ils m’en donnaient l’occasion. Il était l’une de ses occasions.

— C’est peut-être simplement toi qui est juste faible.

Les paroles sont pleines d’acidité et de bile pendant que je l’observe avec une certaine satisfaction lutter contre ma poigne, s’agiter entre mes doigts. Il peut griffer, grogner, quoi qu’il arrive je l’aurais pas lâché.

— Tu sais qui je suis, tu devrais savoir donc savoir que je suis pas un enfant de cœur. Tu dois être un peu con quand même dis-moi ? Je suis pas le bon type à emmerder, tu sais d’où je viens et pourtant t’a encore la connerie de me provoquer gratuitement. Tu dois être masochiste, mais peu importe t’sais quoi ? Ça me va, c’est pas moi qui finirait avec la gueule ensanglantée.

Parce qu’à défaut de réfléchir sur le véritable coupable de tout ceci, et de prendre sur moi pour simplement me dire que j’avais affaire à un débile je préférais me servir de cette occasion pour me défouler. Il avait d’ailleurs pas tord, il me rendait clairement pas service en osant parler de moi d’une manière que je ne pouvais tolérer mais ce qu’il savait pas encore c’est que c’est lui qui serait la principale victime de mon déplaisir. Les yeux glaciaux dans les siens je claque de la langue et me penche vers son visage avant de grogner d’une voix vibrante.

— Tu vas vite apprendre que le premier à qui tu ne rends pas service, c’est toi.

Un instant néanmoins je ne sus plus quand dans la scène qui se déroulait sous mes yeux, et dans les mots qui me parvenaient aux oreilles, me revint en mémoire une scène que j’avais chassée loin, très loin au fond de mon esprit pour m’en protéger. Une image que pour rien au monde je n’aurais voulu revivre. Pris d’effroi en me remémorant le corps de Miguel contre le mien et nos corps emboités, au plaisir et à la douleur vive que j’y avais ressentis, mes yeux s’écarquillèrent dans les siens alors qu’un frisson chaud me mordit l’échine. Saisis d’un frémissement un instant je fus balayé par un éclat de faiblesse. Je revoyais avec horreur les images, les sensations éprouvées par mon corps ce jour là. Et elles me glacèrent le sang. Aussi un relent de colère brusque me déchira les entrailles parce que si je venais de me souvenir de cette scène que je tentais tant bien que mal d’étouffer et je grondais avec rage cette fois hurlant.

— Fils de pute !!!!

C’était sa faute si je venais de me souvenir de cet éclat du passé, sa faute si la souffrance se réveillait aussi brusquement dans ma poitrine, sa faute si je sentais mes muscles qui s’enflammaient d’une tension ardente, et sa faute si mon cœur étouffait tout à coup d’un étaux insupportable !!!! Incapable de réfléchir malgré les signes évidents de sa passivité mon poing vrilla violemment sur son visage, sans préambule. Mon souffle s’était raccourci et l’adrénaline dans mes veines explosait dès lors. Je gueulais comme un fumier en répétition ces insultes tandis que je revoyais sur son visage celui de Miguel. Je voulais qu’il disparaisse, qu’il disparaisse et me laisse en paix, pour ne plus le voir, pour ne plus souffrir, pour ne plus ressentir au fond de moi cette terrible détresse dont je ne parlais à personne. Comment je pouvais surmonter cette douleur hein ? Qu’il me le dise lui cet inconnu qui m’avait poussé au bord de la falaise, qu’il me le crache !

Je le cognais contre le mur le souffle rauque, les yeux paniqués et en colère.
Le ton était donné.