Quelques heures encore auparavant une bouche avide se perdait contre mon torse. J’embrassais ces lèvres, adorables et répugnantes. Adorables de l’affection qu’elles me portaient mais exécrables du propriétaire dont elles venaient. Quelques mèches me collaient au front sous l’effort de nos corps enlacés. Je soupirais, le saisissait un peu plus fort. Contre moi. En moi. Pour mieux me l’approprier. La pression de ses mains sur mes cuisses pour me rappeler que je n’étais qu’un chien. Une pute là pour servir ses désirs qu’il chérissait comme son égal comme si il avait eu de la considération pour moi. Ce qu’il avait probablement depuis qu’il m’avait rencontré. Parce qu’à ses yeux j’étais n’importe quel jeune homme de la vingtaine un peu trop beau et lui, en mal de jeunesse croyait revoir la beauté de ses jeunes années.
Je me gravais l’image de sa silhouette entre les cils, agrippait ses reins emporté par le plaisir qu’il venait nicher dans mes entrailles, gémissant. Jusqu’à être aveuglé par le plaisir poisseux répandu dans mes chaires.
Ça avait été notre meilleure fois. La dernière. Après quoi je l’avais encore embrassé, et ses doigts coupables s’étaient perdus sur mes traits comme pour rendre hommage à ma beauté. Ils étaient doux ses doigts. Si doux que j’en étais presque reconnaissant. Il répétait à quel point j’étais beau après qu’on l’ai fait. Dommage que ses pupilles soient déjà aveuglées par amour. Dommage que la seule saveur qu’il me restait sur la langue après nos ébats fut cette sensation d’être sale. Mais, qu’importe, dans quelques heures, je boirais son dernier souffle et m’approprierais sa mort. L’amour de ce Squall serait à jamais mien et j’oublierais que je l’avais accueilli entre mes cuisses pour savourer notre future victoire.
Quelques heures plus tard après avoir enfilé le costard qu’il m’avait fait commander, j’affichais un sourire doux.
— Je suis à ton gout ?
— Oui tu es parfait. Viens, nous allons être en retard avait-il dit en me prenant la main.
— Alors nous sommes prêts.
Parfaitement prêts, sans aucune arme pour être suspecté que mon sourire. C’était ainsi que j’avais finis par arriver, en m’assurant d’avoir envoyé mes dernières info’ aux hommes pendant qu’il avait profité d’une douche et d’une eau de Cologne bien trop forte. L’arrivée parmi les convives fut accueillante, presque chaleureuse qu’il me semblait cruel de venir troubler cette mignonne soirée. Tous ces sourires hypocrites me donnaient la nausée, encore pire quand j’entendais leurs touchants discours. Dans l’assemblée je reconnus quelques visages familiers comme Kendall McKnight, Karmin Chayton, et d’autres qui m’étaient totalement étrangers que mon amant me présentait. Je restais discret au bras de mon affiché partenaire, innocent sous le visage amène que je leur offrais. À la première occasion toutefois, je profitais qu’il parle avec un homme à la chevelure colorée dont il semblait proche, un certain Archibald pour m’éclipser. Pour le bien de la mission dans un placard de ménage m’attendaient du matériel pour apporter quelques modifications à ma tenue. Oreillette, arme et protections savamment rangées depuis un compartiment réarrangé par l’un de nos infiltrés.
Je comptais sur les premières actions d’Aleksei pour rappeler d’autres hommes à la sortie du bâtiment afin de rentrer par des bouches secondaires soi disant condamnées pour me tenir informé des mouvements. Retourné au bras de mon appréciée victime je lui tendis un verre de champagne en souriant a son « ami » déjà avec un verre en main.
— À la tienne, Etienne Paragon. Et en mémoire aux victimes.
Après avoir trinqué, la soirée passa jusqu’à cette première femme qui tombait sur le sol. Un vent de panique qui se répandait parmi les convives quand ils se retrouvèrent bientôt à plusieurs sur le sol de réception. Ma victime se sentit vaciller quand d’autres se mettaient à paniquer. Je passais une main sur ses hanches.
— Que se passe-il ? Tu te sens mal ?! Demandais-je, « inquiet ».
— Rien qu’un peu.. On devrait sortir. Je crois que je.. vais…blurgh…
Ce dernier vida le contenu de son estomac alors que je voyais la foule autour de nous s’agiter. Je l’attrapais contre moi, le visage inquiet, les yeux terrifiés plongés dans ceux d’Archibald.
— Va chercher de l’aide s’il te plait !!!
Bientôt ses peines ne seraient plus, et tandis que les portes se refermaient sur la foule, tandis que les gens commençaient à crier, Nikita, observa l’autre homme disparaitre, refermant son étreinte sur le corps malade, la bouche près de son oreille et les doigts contre sa nuque.
— Ca va aller Etienne. Je suis là, je serais toujourrrs là, c'est grâce à toi que tout est possible après tout. Tu as été parfait.
Une victime au rang intéressant, un tiquet d'entrée pour cette soirée dont il s'était servi durant des mois pour récolter des infos pour les siens, il n'oublierait pas son sacrifice après tout sans le vouloir il avait servi la cause Russe.