bad jokesssss

BAD JOKES



Nikita fixa Ivan, attendit qu’il baisse son arme pour en faire de même. Il eut le temps de redresser l’échine et faire volte face sur une nouvelle silhouette. Décidément. Cet appartement devenait le théâtre de rencontre du quartier. Une énième silhouette qui lui était étrangère mais pas tant. Contrairement à Ivan dont la tension avait raflué de cette nouvelle. intrusion, Nikita resta de marbre. Il savait qui venait de se présenter à eux et son regard perçant s’affuta dans le silence inquiétant des lieux.

Reaper.

Il le déduisit à son accoutrement et à sa façon de parler. Aux souvenirs de la description détaillée qu’on lui avait faite dans un rapport. Avec ce léger accent qui transparaissait dans sa voix bien que savamment masqué. Le blond avait fait filé Aleksei durant quelques jours pour mieux connaitre ses activités et ses connaissances et qui avaient débouché sur plusieurs d’entre elles, dont Reaper. Peut-être le géant l’avait-il su, mais ce dernier n’y avait rien redit puisque de toute évidence Nikita agissait ainsi pour assurer leurs arrières. Comment tenir ses futurs hommes proprement s’il n’était même pas capable de dessiner les contours de leur vie et de tisser le réseau de leur connaissances ? On étendait pas une toile d’échec au hasard, et on y plaçait pas ses pions sans connaitre leurs identités. Mais une fois de plus, la situation allait bien au delà de ce qu’ils avaient pu s’imaginer et rien n’était à prendre à la légère.

Un homme comme Aleksei enlevé ce n’était pas rien. Il fallait faire preuve d’intelligence et de ruse pour venir à bout d’un géant pareil. Ce n’était pas possible que ce champ de bataille soit amateur. Rien n’avait du être laissé au hasard et la situation plus qu’inconfortable le faisait douter de tout et de tous.

Nikita rangea son flingue en silence pendant qu’Ivan lui se positionnait pour servir de barrière entre les inconnus et lui. Alerte et prêt à réagir, comme toujours. Il fallait dire qu’avec la nouvelle silhouette apparue rien n’était là pour les détendre. Il aurait pu tout aussi bien s’agir d’une scène entièrement montée. Toutefois sachant qui étaient ses personnes Nika décida de se fier à son instinct et leva une main sur l’épaule d’Ivan pour l’apaiser tout en le gratifiant d’un regard sur pour l'inviter à lui faire confiance.

— Il a raison, Aleksei les connait Brat, tu peux baisser ton arme.

Ils n'avaient encore aucune piste pour se permettre d'en renier une et de mémoire Aleksei avait aidé Reaper à récupérer Bk au QG des Raws. Il savait de qui on parlait ici parce qu’Oleg lui avait déjà confié plusieurs des missions qui avaient relié le géant à cette figure étrangère. Dont celle de rechercher la femme. Une entreprise qui avait mobilisé plusieurs des leurs. Et puisqu’ils étaient là ils étaient assez proche d’Alek’ pour se sentir concernés par son sort.

—J’imagine qu’Aleksei serait content de vous savoir ici. Prrrivet Bk ça faisait un moment qu’on ne t’avait pas revu. Ravi de voir que tu te porrtes bien.

Il se décala un petit peu ensuite pour regarder un peu plus en détail les dégâts causés par la lutte de l’agresseur et l’agressé.

— Vous avez d’autrres informations ? Vous avez appris d’autres choses ? Sur le départ des lieux avec Alek’

Puisqu’il n’était pas aperçu, peut-être avait-on vu une plaque d’immatriculation, un type de voiture spécifique, et une direction. Dans le meilleurs des cas. En attendant Nikita s’imaginait la lutte qui avait eu lieu et comment Aleksei avait du se débattre corps et âme pour mettre au tapis son ou ses ennemis. N'avaient-ils laissés dans leur lutte aucun indice pour les aider ?

Muette était la jeune femme ? Nikita se pourlécha les lèvres pensivement, le regard baissé sur le sol, pas moins tendu malgré la situation. Il n’aimait jamais savoir qu’Aleksei était dans une mauvaise posture pour laquelle il ne pouvait rien. Ça levait en lui une palpitation anxieuse. Mais avant de prendre peur il fallait le retrouver. Ils avaient un homme blond à pister. Une tête à abattre. Ils avaient encore de la chance d’avoir une information sur le coupable de sa disparition. Bk toujours soucieuse se mit à bouger elle aussi pour chercher des pistes. Nik perdit son regard sur la seringue à ses pieds, fronça les sourcils. C’était donc ça. On l’avait drogué à tous les coups pour en venir à bout sinon comment expliquer pouvoir le rouler au tapis. Il opina aux paroles de son acolyte.

— Da, c’était prréparé et intelligent.

Nikita suivit du regard Bk qui venait de faire une trouvaille des plus… glauques. La prothèse d’Aleksei. Il la prit entre ses doigts avec une étrange sensation. La voir sans son propriétaire mais savoir qu’elle était sienne, et laissée derrière comme si on la lui avait arrachée. Ça soulevait un vif sentiment dérangeant, au moins autant que le sursaut bref qui anima soudainement l’objet. Nik' lâcha l’objet qui tomba par terre non sans reculer, les doigts crispés.

— Pizdiet !!! Cracha-il le coeur battant à tout va en fixant les spasmes de la main qui venait de prendre vie comme par magie pour mieux s’éteindre.

Nik' secoua la nuque en jetant un regard aux autres. Puis tout à coup le sursaut d’un bruit strident attire leur attention, surgit tout droit de la bouche d’escalier. Un cri glaçant venu d’en bas du bâtiment. Le Russe redressa la nuque dans cette direction, lança un regard alerte à Ivan. Ça commençait vraiment à être flippant. Comme dans ces films où les évènements s’enchaînaient aux dépends des héros. Et son comparse qui eut une réaction à vif de descendre pour voir ce qui se passait. Mais ça ne lui disait rien qui vaille.

— Ivan devrait peut-être pas rester seul Rrreaper. Tu devrrais l’accompagner, j’ai pas envie de perdre bêtement un homme. Je peux rester ici avec Bk si tu veux en attendant.

Il se pencha pour ramasser le bras d’Alek et mieux réfléchir à la situation. Peut-être valait-il mieux qu’ils se séparent pour être plus efficace. Ainsi il pourrait peut-être voir rapidement une solution. Néanmoins si Bk restait avec lui il serait incapable de comprendre ses "mots". En cela peut-être n’était-ce pas une si bonne idée de laisser Reaper filer avec Ivan. Bien des pistes s’esquissaient sous leurs yeux et Nikita se pencha pour observer la seringue, chercher une quelconque inscription dessus. Aleksei ne leur avait rien laissé d’autre que son bras ? Nikita ne pouvait s’empêcher de penser que tout ceci était savamment pensé et que peut-être on avait voulu qu’ils soient exactement à l’endroit où ils étaient.

— Ils ne sont plus ici de toute façon ça sert à rrrien de s’attarder trop longtemps.

Il voulait en savoir plus au sujet de cette voiture. Nikita sortit son téléphone pour chercher dans son répertoire le numéro de quelques autres Brat. De l'aide en plus ne serait pas mal venue.

Un appel passé à Vadim pour lui dire de répliquer au plus vite chez Alek et le jeune homme se tournait vers BK restée à ses côtés qui lui tendait un nouvel indice sortit des décombres. Le Podbyrin du géant. Celui qu'il ne quittait jamais pas même au lit. Nikita sentit un souffle de pression lui secouer les tripes. De l'effroi. Il ferma ses paupières, s'humecta les lèvres et opina à Bk pour lui faire comprendre qu'il avait vu la machette un peu plus loin. Ce champ de bataille laissait imaginer chacune des actions qui s'étaient déroulée ici. Et plus les minutes passaient plus il devenait insupportable de rester. Nikita fouilla de plus belle les décombres pour chercher plus loin, passant à la salle de bain, revenant au salon jusqu'à s'intéresser à la cuisine.

Il y souleva tout ce qu’il pouvait trouver à disposition mais sans plus d’indice pour l’éclairer sinon que de constater la simplicité des lieux, des outils d'Aleksei. Le jeune homme recula perdu, jusqu’à ce que ses yeux rencontrent un bout de papier sur le bout de la table trônant juste à côté de lui. Ses doigts l’attrapèrent pour le déplier et découvrir un poster… Des plus glauques. Ses yeux discernèrent plusieurs silhouettes, dont une centrale attachée sur une chaise, blonde. Ses yeux se contrarièrent soudainement. Qu'est-ce que… ? Il plissa le regard à la vue perverse de la paire de couille qui semblait servir de… gâteau d'anniversaire. Un anniversaire ? Ses yeux se froncèrent, de quel anniversaire s'agissait-il ? Nikita s'humecta les lèvres. Ou… à qui était-il ? Et surtout quel était ce blond attaché ? Si d'aventure Nikita n'arrivait jamais à être surpris de rien pour toujours être capable de discerner les choses avant qu'elles ne se passent, cette fois-ci il fut incapable d'avoir une longueur d'avance car la situation le dépassait très clairement. Le ravisseur d'Aleksei avait plusieurs longueurs d'avance et il allait désormais leur falloir les rattraper et vite. Ses doigts se serrèrent le papier, peu amusé de cette blague et il regarda Bk d'un air grave avant de lui faire signe de venir. Ils avaient suffisamment creusés ici. Nikita coinça le Podbyrin à l'intérieur de sa veste comme s'il était précieux et il partit retrouver les autres hommes au pied de l'immeuble. Il appela.

— Reeaper ! Ivan ! D'un ton plus ferme pour se faire entendre tout en cherchant Ivan du regard. Où étaient-ils ? Puis il ne pouvait plus supporter cette odeur pestilentielle, et cette odieuse farce. En plus de rester planter là avec un simple poster pour le troller. Il les chercha jusqu'à tomber sur eux non sans manquer de se couvrir le nez du revers de bras.

— J'ai trrouvé quelque chose en haut.

Il leur montra le poster en pointant du doigt les initiales "P.S" laissées dessus pour voir s'ils pensaient la connaitre ou pouvoir en faire quelque chose.

— Et vous vous avez du neuf? D'où venait le cri ?

Ses yeux cherchèrent leur réponse de l'endroit où ils étaient ressortis ya peu de temps. Il jurerait sentir l'odeur des cadavres en putréfaction.

— On doit fairrre vite. Je le sens pas.

Dans sa nervosité son accent russe ressort. Nik' ferme les yeux, se passe une main sur la nuque, pourvu que Vadim ramène vite son cul.

Le kidnappeur jouait avec eux comme on joue avec une proie, déployant ses coups sans pudeur

Avec l’arrivée de Vadim ils avaient assez d’indices réunis à eux quatre. Semés comme ceux du petit Poucet, sans avoir cherché à être cachés, et même presque soigneusement mis en scène. Son esprit le devinait, lisait au travers ces multiples indices un esprit fourbe. Nikita resserra ses doigts sur le poster, fixa les initiales. « P.S » Les initiales du kidnappeur ? Ou un message caché ? Ils devaient en faire quelque chose, s’en servir pour mettre en lumière les informations. Qu’avaient-il entre les doigts au total ? Des initiales, un poster avec une illustration bien particulière, des restes de seringues, d’Aleksei et maintenant, un autre Brat enlevé même s’il n’est pas impliqué directement dans les affaires. Ça commençait à faire beaucoup de facteurs. Nikita rongeait son frein. Aleksei. Anatoli. Ça faisait déjà deux personne de trop. Il lança un regard sombre à Vadim.

— Der'mo ! « tic tac » mon cul le kidnappeur se fou de nous ça suffit de trrrainasser ici on bouge ! Aleksei a été kidnappé, envolé. Son appartement est saccagé, lieu de bataille. Et Anatoli aussi apparemment à décidé de se cacher. Tu as pas de vidéos surrveillance pour voir qui a déposé le papier au bar ?

Il redressa la nuque et le fixa du coin de l’oeil.

— Tu peux faire chauffeurrr pour les autres, moi j’ai la voiture. Débrouille toi pour trouver des informations tu connais des gens aussi.

Nikita se tourna vers eux, des signes visibles de son irritation poindrant sur son visage. Ils étaient 5 personnes c’était suffisamment de cerveaux. Il se dirigea vers son téléphone. Hors de question de le laisser là alors que le quartier, et surtout l’immeuble craignait, qu’on ai encore l’idée d’abimer sa bagnole ça le ferait définitivement devenir rouge.

Le russe pianota sur son téléphone non sans avoir opiné aux paroles d’Ivan. Il leva son outil pour prendre en photo le poster, le code et l’envoya à l’un de ses contacts, un informateur de bon niveau qui lui avait dors et déjà été utile à plusieurs reprises pour trouver des pistes et avec peu d’informations.

— Da. L’homme joue avec nous, il faut trouuver ce qui se cache derrière les initiales, un nom, celui du tueur ou ses messages. On ne sait pas si c’est une localisation, des repères ou un message codé qui n’a rien avoir, mais on se taille et vite. Ça c’est l’urgence.

Il lança un regard en direction d’Ivan supposant que ce ne serait pas sa tasse de thé et ouvrit la portière de sa voiture.

— On appelle pas les flics ici mais je vais au commissariat pour la disparrition d’Anatoli, qui sait qu’on trouverra des informations utiles là-bas. J’ai des places si vous voulez monter aussi mais vite.

Lui n’aurait aucun casier judiciaire préjudiciable ni aucun background qui serait capable d’amener les flics jusqu’aux Raws au contraire d’Aleksei. Le blond se glissa au volant de sa voiture. Ça leur laisserait le temps d’avoir plus d’informations. En attendant qu’ils se décident ou non à monter il alluma la voiture et la radio pour trouver son morceau.

Nik' hocha la tête.

— Partez devant je vous y rejoins dans pas longtemps fit-il en refermant la porte de sa voiture derrière lui. En s’installant il regarda la voiture de Vadim disparaitre au loin puis s’humecta les lèvres un peu plus fort.

Savoir qu’Anatoli et Aleksei étaient prisonnier d’un salaud, l’irritait, comme si on avait voulu s’en prendre directement à lui. Il ne comptait pas être un mouton qui suivait la trace qu’on voulait bien leur donner en attendant de tomber dans le puis qu’on lui présentait. Si d’autres gens avaient disparu il s’en fichait bien mais pas Ana et Alek. Ce schéma si bien planifié, ils devaient à présent s’en soustraire. Et il comptait bien y parvenir.

Il sortit de ses poches la main d’Aleksei et la posa sur le siège passager à sa droite avec tous les indices qu’ils avaient récoltés dans l’immeuble poisseux. Ses yeux se perdirent sur le bitume et il fixa droit devant lui, collé au fond de son siège avant d’appuyer brutalement sur la pédale de son accélérateur. Il localisa l’adresse GPS que venait de lui donner Vadim pour s’y rendre dans un second temps puis démarrait pour quitter les lieux en direction du commissariat, perdu dans ses pensées. Il avait pas peur pour Alek encore capable de se défendre mais pour Ana, ce petit con avait toujours des plans foireux pour se foutre dans la merde.

Sur le chemin un appel interrompit ses pensées. Il décrocha sans avoir besoin de demander qui appelait au vu du numéro anonyme affiché sur son mobile. Il s'agissait de son informateur, toujours réactif. Ils ne se contactaient qu'en cas d'urgence.
— Privet.
— … Privet Nik’. Ce que tu m’as envoyé c’est une peinture de Jeffrey Dahmer peint par Peter Saul. Célèbre meurtrier américain tueur en série qui a assassiné dix-sept jeunes hommes entre 1978 et 1991. Ces meurtres comportaient des viols, des démembrements, de la nécrophilie et du cannibalisme. Je sais pas ce qui se passe mais au vu des dernières nouvelles en ville méfie-toi, beaucoup de disparitions et d’incidents ont été signalé.
Le blond fronça les sourcils à cette nouvelle.
— Spasiba.…
La voix raccrocha. Encore une référence Américaine qu’il avait ignoré. Un tueur en série, mais que venait-il faire ici ? Était-ce une imitation prédestinée à leur faire froid dans le dos ? Un modèle référent pour le tueur ? Belinski vrilla son volant sans chercher plus loin et changea de direction pour rejoindre directement Vadim au hangar. À son arrivée la voiture de ce dernier était encore sur place mais vide. Il supposa qu’ils avaient déjà décidé d’y entrer et se décida à en faire de même pour aller explorer la zone.