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 DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE

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MessageSujet: DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE   DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE Icon_minitimeLun 9 Déc - 19:59


Hideaki
Yamada
Khor
Valdur

C'était amusant de constater à quel point, les choses étaient cycliques.

Quelque temps auparavant, l'inspecteur Yamada avait croisé Khor Valdur. Et voilà que maintenant, il allait le recroiser. Tout avait pourtant commencé normalement ; Hideaki était plongé dans ses dossiers, son bureau parfaitement rangé, sans que la poussière n'ose s'y accumuler. À 12h10, il s'était levé. Il était allé à la cafétéria pour se réfugier dans un coin, et manger son bento. Bien sûr qu'il n'achetait rien, et qu'il prenait la peine de préparer son repas au soir, après être rentré. Un repas équilibré, uniquement fait de produits faits, et qui avait les saveurs du Japon. Pour peu, Hideaki aurait retrouvé ses souvenirs d'adolescence, lorsqu'il fuyait sa classe le midi. Une fois terminé, il alla nettoyer sa boîte à bento, et ses couverts. L'opération était toujours un peu source d'angoisse, car il fallait enlever ses gants pour ne pas les mouiller, puis décrasser le robinet à la lingette. Se laver les mains, laver la vaisselle, puis relaver ses mains, fermer le robinet à la lingette, et attendre qu'elles sèchent. D'ailleurs, Hideaki avait les mains considérablement abîmées par ce que son père appelait « lubies ». Auparavant, cela n'avait été que de simples plaques rouges, mais désormais, sa peau était pelée, comme s'il avait pris un coup de soleil. Et comme il ne supportait pas, il lavait à nouveau ses mains jusqu'à enlever tous les bouts de peau menaçant de s'y décoller. Puis une fois qu'elles étaient sèches, il pouvait remettre ses gants.

Tout cela pour dire que ses collègues — connaissant ses habitudes — l'avaient attendu à la sortie, et lui avaient annoncé sur un ton sérieux qu'il devait se charger du « cas Valdur ». On avait retrouvé un homme tabassé, portant sur lui un document très important, et qui mentionnait le sujet. On chargeait Hideaki Yamada de l'interrogatoire, et on lui précisa que pour les archives, il devait mettre en évidence la preuve écrite à la lisant à son vis-à-vis. Devant son scepticisme, on argumenta que cela lui ferait délier la langue. Ce fut ce point qui joua, et Hideaki accepta l'enquête.

Voilà pourquoi, l'inspecteur Yamada se retrouva face à Valdur dans une salle interrogatoire. La pièce n'était pas très éclairée, comble de l'angoisse, l'ampoule grésillait de temps en temps. Ses collègues se trouvaient derrière la vitre teintée, ils s'étaient rassemblés en ayant fait circuler la nouvelle dans le commissariat. Hideaki ne se doutait pas du tout de leur farce, et il prenait très au sérieux les documents qu'on lui avait remis. Bien sûr, ils s'étaient débrouillés pour qu'il ne les ait pas tout de suite en sa possession, prétextant d'abord qu'on les avait oubliés, puis en lui parlant dès qu'il comptait les lire. Ils avaient en place divers stratagèmes, calculant leurs coups comme des chefs d'armées. Le but dans la manoeuvre ? Se venger — un petit - du Japonais, qui à force de les laisser aller et revenir à la cafetière, avait poussé le bouchon un tantinet trop loin.
Face à Valdur, Hideaki remonta ses lunettes sur son nez. Il plissa les yeux, il détaillait son vis-à-vis avec le menton légèrement relevé ; sa tenue stricte, ses deux pieds bien ancrés au sol lui donnaient un petit air supérieur. La plupart du temps, on ne se privait pas pour dire que ça donnait envie de lui en coller une, ou de le décoiffer. Il soupira, puis il énonça les faits :

« Bonjour, Monsieur Valdur. Je suis l'inspecteur Yamada. »

On l'avait annoncé, mais Hideaki ne s'avouait pas qu'il ressentait un petit plaisir interdit à rappeler qu'il était inspecteur. Il se lécha les lèvres, puis d'une voix monotone, il reprit :

« Nous avons retrouvé un homme, sans connaissance dans le Bronx, il avait sur lui quelque chose vous concernant. Plus tard, lorsqu'il a repris connaissance, il nous a informés que vous l'aviez agressé. »

Hideaki croisa les jambes, il fixa à nouveau Khor :

« Est-ce bien cela, Monsieur Valdur ? »

Il fallait toujours leur rappeler les faits pour lesquels on les convoquait. Hideaki n'était pas le meilleur pour les interrogatoires, car il n'était pas très impressionnant. Cependant, sa patience, sa rigueur, et tout ce qui le rendait au quotidien détestable pour ses camarades de la police, faisait ici sa force. Puisqu'il avait toujours le dernier mot, les criminels finissaient par avouer, épuisés des longues heures de joutes verbales. C'était comme s'adresser à un mur. Hideaki restait campé sur ses positions, bien droit.

« Y avait-il une raison à votre agression ? »

Pour peu, la petite fiction avait sans doute fait le tour du commissariat.
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VEN 13 JUIL - 22:26Editer/Supprimer ce message Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé





✘ EMBRACE YOUR FATE ✘



Je soupirais péniblement. Me retrouver dans cette salle d’interrogatoire me rendait nerveux. C’était la dernière chose dont j’avais envie. Mais est-ce qu’on avait vraiment le choix ? Jamais. Et même si on s’habituait à passer par ici l’odeur de béton, la froideur de la pièce —-généralement sombre-, n’avait vraiment rien pour vous mettre à l’aise, en plus de proposer des chaises particulièrement désagréables. C’est donc avec la mine renfrognée que je fixais la porte en attendant de voir quel poulet viendrait me faire face, l’expression fermée. Quand je me retrouvais seul dans cette pièce insonorisée j’éprouvais toujours un brin de nervosité. Ça me rappelait indirectement de sombres souvenirs que j’aimais mieux oublier et d’aussi loin que je me souvienne, désagréables.

Je détestais vraiment ces lieux. Personne n’avait du les voir autant que moi. Et apparemment mon casier judiciaire suffisait à faire fantasmer n’importe quel premier dérangé. Tristement je m’étais fais une réputation dans le quartier du Bronx. On connaissait mon nom pour mes gestes passés. Les flics me surveillaient et les autres me craignaient. C’était bien ma veine. J’avais fait tellement attention à plus déraper depuis ma sortie, du moins autant que je le pouvais…

Les secondes parurent interminables. Je regardais autour de moi conscient qu’on devait m’observer depuis la baie vitrée noire à côté. Ces salauds devaient tous être postés derrière en attendant de voir. Après tout on se connaissait bien, il y a de ça un peu plus d’un an on m’avait libéré de taule. Un instant angoissant et terrifiant après huit ans passés enfermés. Une impression de repartir de 0 sans rien entre les mains. Au moment où je repensais à la scène avant qu’on me mette en liberté conditionnelle la porte céda sur la silhouette d’un agent. Mes yeux le trouvèrent rapidement pour le regarder d’un air pénétrant. Stricte, solide, rigide. Bien digne de son rang…

Lorsqu’il se présenta au nom «d’Inspecteur Yamada » je plissais les yeux non sans retenir un sourire acide. Toujours si fier ou alors totalement irrévérant. J’en avais croisé des poulets qui vous moquaient ou ceux qui vous abusaient parce qu’ils étaient figures d’autorité mais celui-ci avait pas l’air de ce genre. Non lui c’était plutôt la tête à claque qu’on avait envie de claquer contre la table pour lui faire ravaler cette lueur de mépris du coin de l’oeil que je lui voyais bien. On se jaugeait comme deux chiens de fayence avant un duel.

— J’ai carrément le droit à un inspecteur, quel honneur.
.
Je le laissais me présenter les chefs d’accusation, l’air non perturbé, habitué des « procédures ».

— À vous de me le dire me contentais-je de répondre lorsqu’il posait une question purement réthorique.

Toutefois quand il m’en demanda les raisons je me sentis tiquer. Je repensais à cette scène dans la rue, à cette voix qui m’avait raillée quelques mots.

« Eh c’est toi Valdur ?
— Ouai pourquoi ? Qu’est-ce que tu veux trouffion ?
— Parait que t’es plutôt populaire, tu savais que tu m’as inspiré une putain de fic’ ?
— De quoi tu parles connard ? Et puis t’es qui d’abord ? Je m’étais retourné vers lui pour mieux lui faire face, en stoppant ma soudaine marche. C’est vrai que j’avais cru entendre des conneries à mon sujet, à des prétendues fictions qui me décrivaient mais j’avais jamais voulu y donner de crédit et voilà qu’on m'en mettait sous le nez leur réalité.
— Fais pas semblant Valdur, tu sais très bien de quoi je parle. J’tai donné une place de choix dans mon histoire et elle fait un taba. Les mecs comme toi sont parfait pour faire fantasmer. Ils ont tous du se branler de t’imaginer su…
Une seconde de plus et de trop. Mon poing s’était élancé vers lui pour lui faire ravaler ses mots. Le sursaut qui m’avait prit lorsque je l'avais entendu m’avait fait froid dans le dos mais con en avait pas finit là.

Alors lui et moi savions très bien de quoi il s’agissait. Des raisons qui nous menaient ici à suivre cet interrogatoire de merde. Pertinemment j’avais su dès l’instant ou on était venir me cueillir chez moi. Ya quelques heures j’avais laissé ce pauvre type pour mort dans un coin de rue. Malheureusement j’avais pas eu l’intelligence de le faire taire avant qu’il me dénonce. Tant pis, ce petit con l’avait bien mérité après s’être foutu de ma gueule. Je m’étais fait un malin plaisir à lui rappeler que j’étais un vrai taulard, pas juste un gars sur lequel fantasmer ni juste l’homme des rumeurs dont on racontait l’histoire par delà les murs de taule.

Et maintenant il voulait encore que j'me justifie ?

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Que je l'ai tabassé ? Ouai je l'ai fais. Mais il l'a bien mérité.


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SAM 14 JUIL - 2:03

DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE
Hideaki
Yamada
Khor
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« Je demandais votre version des faits. »

Répliqua Yamada de sa voix sans émotion. Valdur se serait retrouvé face à un guichet automatisé, il aurait eu le même effet, voir... la voix automatisée aurait été plus humaine. Dans son cas, il se concentrait sur Valdur. Il le tutoyait ? Bon, ce n'était pas nouveau. Ils cherchaient toujours à l'intimider, par les insultes, en usant du tutoiement, avec les menaces de le violer dans un coin. Valdur, ce n'était pas un nouveau. Hideaki le connaissait un peu, il savait qu'il avait un enfant. Il se demandait d'ailleurs pourquoi se montrait-il autant si peu responsable, alors qu'il avait un enfant dont s'occuper. Enfin, ce n'était pas ses affaires. Lui, il ne voyait que les faits. Il prit la pièce à conviction, sans la lire. Il se contenta de la prendre entre le pouce et l'index, et de la soulever pour la mettre face à Valdur. Ce dernier pouvait lire, rapidement, ce qu'il en était.

« Je suppose que c'est pour cela ? »

Oui, Hideaki supposait, il n'affirmait encore rien. La victime avait raconté que Monsieur Valdur était devenu fou, dès qu'il avait entendu parler de cette fiction à ce sujet. Du moins, on avait raconté à Hideaki que le papier le concernait. La fiction était soigneusement cachée sous une pochette plastique, bien épaisse. Lorsque Hideaki la reprit, il ne devina pas que derrière les vitres teintées, des frissons parcourus l'assembler. Miller, l'un de ses collègues qui ne le supportait pas, d'autant plus qu'il le croyait chinois et qu'il détestait les nems, ne retint pas un petit rire par avance. S'il l'avait entendu, peut-être que Yamada aurait compris que quelque chose allait clocher.

L'inspecteur soupira, il se redressa sur sa chaise. Il remit ses lunettes correctement, de même que sa cravate. Il prit la feuille, puis il commença :

« Voyons si cela en valait la peine. »

Petite remarque pleine de mépris. Lui, il ne comprenait pas la colère. Il se lécha les lèvres. La lumière continuait de grésiller, il faisait chaud dans la salle d'interrogatoire ; la clim n'était pas installée. Tout était oppressant, que ce fût la pièce presque noire, la nervosité de Valdur, ou le policier sans la moindre expression. De l'autre côté de la vitre, c'était le contraire. Ils étaient cinq ou six, songeant à enregistrer la conversation. Certains avaient apporté su café, quand d'autres se partageaient un paquet de chips. Le sel, et l'amertume, mélangés, ou l'une face à l'autre. Il peina à déchiffrer l'écriture, et l'anglais parfois approximatif :

« La prison, cet endroit sordide, où l'on enferme les bêtes les plus terribles. Dedans, les nouveaux ne font pas long feu. D'abord, ils ont le regard décidé, rempli de défis, puis arrive le moment des douches. Lui, c'est le genre de gamin tête brûlée, tapant du... pédé... Hideaki prit une pause, il n'aimait pas la vulgarité, sans se douter un seul instant qu'à défaut de lui ouvrir les portes de la liberté, la prison allait lui ouvrir la... la... »

Déjà, on pouffait derrière les vitres.

Hideaki se racla la gorge, il soupira. Pour le moment, il ne comprenait pas le contenu de la lettre ; dans sa tête, il s'agissait de l'homophobie.

«... La rondelle, acheva-t-il sans savoir ce à quoi cela faisait allusion en américain, il reprit : c'était un jeunot, du genre jeune chiot à dresser à coup de fessées et de bâton, que l'on a envie de mettre en laisse pour le faire aboyer, et manger du concombre. Il s'appelait Khor Valdurrrr... Hideaki peinait avec les noms de ce genre, il inspira, il continua : le petit Khor, aussi vierge de derrière qu'une bonne soeur ne savait pas ce qui l'attendait. Il faisait le coq, alors que ce matin, quand on l'emmena dans les douches, il allait connaître les mille et un plaisirs de la prison. Il intéressait un chef de gang noir, qui adorait les petits culs blancs. Il s'appelait José, et il adorait fourrer de la pastèque avec sa grosse banane. »

Hum... cette remarque était un raciste. Hideaki avait entendu dire qu'en Amérique, dire à une personne racisée qu'elle aimait la pastèque, sous-entendait de la xénophobie. Bon, il ne voyait encore rien d'insultant. Depuis quand pouvait-on percer une pastèque avec une banane ? Une banane, c'était mou. Oui, il était imperméable aux allusions sexuelles.

« José attendait le petit Khor avec impatience, il avait envie de l'entendre crier, et de le supplier de le remplir de son jus de banane matinale. »

Amusant, Hideaki ne connaissait pas cette expression. Sa voix restait froide, sans émotion.

« Notamment sur sa petite face de blanc, histoire de lui faire un soin de peau extrêmement efficace. Quand Khor débarqua, et qu'il fila sous la douche, José attendit. Le petit Khor fit tomber la savonnette, et quand il se pencha pour la ramasser, il ne sut pas combien la prison allait entendre sa jolie voix crier de plaisir, suffoquer, et supplier qu'on lui mette plusieurs bananes dans la rondelle. »

Lorsque Hideaki employait le mot « rondelle », il pensait à une rondelle de citron. Dans sa tête, le récit n'était pas du tout le même.
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MessageSujet: Re: DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE   DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE Icon_minitimeLun 9 Déc - 20:01


✘ EMBRACE YOUR FATE ✘



Ma version des faits ? J'avais rencontré un pervers dérangé et consanguin aux fantasmes dégradants. J'étais victime. Il avait bien mérité de se faire cogner, et c'est tout ce qu'on avait besoin de savoir. J'allais pas passer cent ans à m'expliquer et à en donner les raisons, de toute façon c'est pas comme si c'est enculés du NYPD auraient cherché à comprendre le pourquoi du comment non ? Et le reste ? Ah qu'est-ce que je m'en branlais bien ! Je voulais rien savoir, rien. L'inspecteur stoïque lui pourtant n'était pas décidé à en rester là, et au contraire, entra dans le vif du sujet quand il sortit quelques feuilles d'un dossier plastifié pour me les mettre sous le nez. Là je devinais de ce dont il s'agissait. Je fronçais les sourcils avec stupeur. Ça n'était tout de même pas ce… cette fiction hein? Pas cette même histoire pour laquelle je l'avais tabassé sans même en connaitre les lignes ?! Qu'il puisse les ramener là alors ça…

— Non !

Mais si. C'était bien le cas. Comment ça se faisait qu'il l'avait entre les doigts ? Pourquoi est-ce qu'il l'avait imprimé pour cet interrogatoire ? Pour les "preuves" ? Pourquoi les prenait-il si soigneusement maintenant, pourquoi se pourléchait-il encore les lèvres comme s'il allait me les… ? Nom de dieu. Je relâchais soudainement ma mâchoire, abasourdi, avant de secouer un peu la tête. Il pouvait pas m'humilier comme ça en plein interrogatoire il avait pas le droit. Je me reculais un peu plus contre le dossier de ma chaise comme pour mieux m'y tenir, refroidi avant même d'en avoir entendu un mot, forcé de constater que ses lèvres venaient de s'ouvrir pour en prononcer la pire sentence d'entre toutes.

Et les mots coulèrent à mon oreille sans que je n'y puisse rien. Les mains attachées à cette table, liées par des menottes. Je pouvais pas foutre le camp ou même presser sa gorge pour en étouffer la voix. Par sa faute, il me fallut entendre chaque mot, en comprendre le sens, me faire une image nette et précise de ma propre personne, humiliante au possible. Obscène et ironique. De là je sentis mon coeur rater le coche. Peu à peu dans son effroi il s'emportait à un rythme effréné. Chaque phrase me fut douloureuse, chaque image une nouvelle humiliation qu'il me dictait dans le silence de la pièce, sans la moindre considération. Ses yeux dévoraient les lignes, et sa bouche froide, appuyait cruellement chaque syllabe. Mon esprit suppliait pour un peu de silence, mais chaque vulgarité se faisait un échos jusqu'à moi creusant mon oeil d'une crainte dévorante. La pièce me sembla tout à coup devenir oppressante. Je relevais le visage dans l'espoir de chercher plus d'air. À défaut de l'étouffer lui c'est moi qui me sentit vaciller.

— S… Stop ! fis-je tout bas, peut-être trop pour qu'il l'entende presque tremblant.

Ce n'est pas des rougeurs que je sentis prendre mes joues, mais une sueur froide. Je pâlissais de plusieurs teintes. Je remuais mes doigts nerveusement, respirais bruyamment, et ce n'alla pas en s'améliorant quand il parla de moi comme d'un… d'un enculé soumis. La nausée me vint aux lèvres. Ses mots me brulèrent l'âme comme un fer rouge marquait la chair. Je repensais indéniablement à la prison, au danger d'être seul dans un couloir, à toutes ces fois où j'avais eu peur. À ces regards dangereux échangés sous la douche pour surveiller ses arrières.

Et surtout je repensais à Miguel. À ce secret mort avec lui et que jamais personne d'autre n'avait su. Un souvenir qui avait continuer de me dévorer bien longtemps après. Parce que si cette fiction était basé sur un récit fictif, la nuit que j'avais passé avec lui elle, avait bien été réelle. Miguel qui me manquait comme un beau diable et dont la seule chose qu'il me restait finalement était ce dernier souvenir de nos corps enfiévrés et encastrés l'un dans l'autre. Le souvenir de la douleur et de la honte de l'acte qu'on avait commis, mais du plaisir de pouvoir assouvir ces pulsions. Nos pulsions. Un désir qui avait nécessité que j'ai cette place humiliante, une position de faiblesse…. que je lui avais concédé. La seule fois de ma vie ou ces histoires avaient prit réalité. Dans mon vertige, et ma sueur je craquais, à bout de nerf pour me redresser violemment.

— Ta gueule connard, ta gueule ! C'est pour te croire le plus fort que tu m'humilies comme ça, ça te fait bander ? Tu vaux pas mieux que ce pédé que j'ai démonté sale flic !

Puis je regardais autour de moi avant d'hurler.

— Bande d'enculés ça vous amuse ?!

Je regardais vers la vitre teintée puis vers le policier au centre de la pièce, les yeux enragés pour envoyer le reste du dossier valser contre le mur, le geste incontrôlé.

— Je veux un avocat.

C'était pitoyable, j'apostrophais, j'exigeais mais je n'avais aucune arme pour le faire taire.



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MER 18 JUIL - 13:17

DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE
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Est-ce que cela le faisait « bander » ? Hideaki fronça les sourcils, il laissa un silence de plusieurs secondes s'installer, alors qu'il avait l'air de regarder Khor comme si celui-ci parlait une autre langue. De son point de vue, c'était le cas, puisqu'il ne maîtrisait pas toujours l'anglais sur le bout des doigts. Derrière la vitre, on avait cessé de rire, et on observait la réaction de l'inspecteur avec intérêt.

« Bander. »

Lâcha-t-il de sa voix monocorde, puis il réfléchit, le temps de trouver dans sa tête la définition du mot. Miller, son collègue raciste qui avait lancé le bizutage sur Monsieur Valdur et lui-même, était tenté de venir lui décrire la signification de ce mot : « bander : panser une blessure, ou tendre avec force ». C'était ce qu'il voulait dire ? Mais la tournure de la phrase n'était pas très juste.

« Ah. »

Bander, dans le sens d'avoir une érection ? Hideaku fronça davantage les sourcils, il coula un rapide regard sur son entrejambe avec nonchalance. Non, force était de constater qu'en bas, c'était parfaitement calme, aussi calme que sa libido.

« Quitte à vous décevoir, ce n'est pas le cas. »

Pour commencer, il aurait fallu que Yamada comprenne toutes les vulgarités que la lettre contenait. Il ne comprenait pas en quoi cela gênait Monsieur Valdur ; après tout, il ne faisait que son travail. S'il voulait échapper à sa sentence, il aurait dû réfléchir avant de passer à tabac une innocente victime. Il savait qu'il était lui-même le centre de plusieurs récits de ses collègues, des résumés de ses actions au sein de la police, fantasmé. Notamment depuis qu'on l'avait vu sortir d'un dock avec Monsieur McKnight, en train de bander... justement.

« Pouvez-vous au moins vous payer un avocat ? »

Une petite pique gratuite.

L'inspecteur Yamda reprit la lecture de la fiction, il se demandait toujours ce que l'on allait faire en prison avec une rondelle de citron. Il savait que les Occidentaux aimaient bien en ajouter dans leurs sodas, mais cela lui paraissait peu probable qu'on serve ce genre de choses en prison. Il se racla la gorge, et il reprit :

« José était partageur, surtout lorsqu'il s'agissait du fessier de petit blanc. Il appela ses amis, et chacun leur tour, ils firent connaître le plaisir spécial, et savoureux du bukakhor. »

Bukakhor ? Qu'est-ce que c'était cette chose ? Hideaki fronça les sourcils, en interrogeant Monsieur Valdur du regard, en espérant que celui-ci lui donne une réponse. Il reprit :

« Son joli visage de minet était peinturluré d'une sauce blanche très spéciale, pendant qu'il suppliait que continue, par des cris d'une jouissance infinie. Il avoua qu'il aimait aussi avaler de gros chibres noirs, jusqu'à ce que ça tape au fond de sa gorge, et qu'il ait envie de dégueuler sa jouissance. Et pour jouir, pour sûr, qu'il jouissait. Le visage aussi blanc que blanc, la semence dans les cheveux, il supplia à José et ses amis qu'ils le prennent tous à quatre pattes, comme une petite chienne, pendant qu'il avalerait leur concombre ; c'était important de manger cinq fruit et légumes par jour. José fut le premier à passer. »

Mais... c'était quoi ce texte ? Plus Hikdeaki lisait, moins il comprenait ce qu'il y avait dedans. Il remonta ses lunettes, ses collègues continuaient de pouffer derrière la vitre. On pouvait dire que Miller se pissait de rire, pendant qu'il enregistrait la conversation. Sans doute pour rire, seul, chez lui, dans les moments où il se rappellerait que sa femme l'avait quitté pour le vendeur Tching-Tching du restaurant Tching-Tchong.

« Il fit plusieurs courge... ? Khor... Khorge profonde, adorant sentir contre ses lèvres la taille volumineuse de leurs concombres, pendant que José allait et venait dans sa rondelle, l'écartant un peu plus à chaque passage de son énorme chibre. Les yeux révulsés, Khor était tellement rempli de plaisir et de sauce blanche, qu'il en avait assez pour un repas de plusieurs jours. Quand José termina, se répandant dans booty, il lui donna une petite fessée en récompense. Puis, ce fut un autre qui se chargea. Khor jouissait des litres et des litres, tandis que chaque ami de José revenait rajouter une couche dans son cul. »

Hideaki se demandait toujours ce qu'était une « khorge profonde ».

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JEU 19 JUIL - 0:14Editer/Supprimer ce message Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé





✘ FUCKED UP ✘



L’inspecteur continue de se foutre de ma gueule d’un air des plus calmes, prenant son jeu d’acteur au sérieux. Tout cela avec un naturel des plus déconcertant. Je le dévisage avec colère, encore fébrile. Ces flics du NYPD ne m’avaient jamais fait subir pareil coup et c’était sans doute le pire d’entre tous. J’avais essuyé les interrogatoires abusifs, les réprimandes forcées, les humiliations mais aucune d’un tel niveau. Jamais on ne m’avait fait passer pour une traînée. Et bien que les paroles étaient on ne peut plus humoristes et ironiques, je ne trouvais aucune matière à sourire.

Voyant qu’il me ferait l’affront de continuer, machinalement je remuais ma langue dans ma bouche, plissait le nez quelques secondes. Je rassemblais contre mon palais un max de salive et ne tardais pas à lui cracher dessus dans un bruit obscène, le regard venimeux. Peu importe où ça atterrissait du moment que je l’atteignais. Quand je vis le liquide visqueux remplir son objectif dans un son disgracieux qui le dégouterait probablement autant que moi, s’eu le mérite de m’apporter un relent de satisfaction. De toute façon entre nous je savais pas qui valait mieux que l’autre. Au point où nous en étions. Qu’il aille se faire foutre avec son histoire à la con. Je me laissais retomber sur la chaise, forcé de contenir ma colère. Savait-il à quel point il me torturait ? Probablement pas non, pas avec une telle force. Pourtant ça me saisissait le corps et l’âme plus profondément, réveillait ce quelque chose d’enfoui. Secoué tout entier par des frissons d’effroi je restais devant l’homme, le regard noir. Je maitrisais ma colère mais l’adrénaline continuait de se répandre sous ma peau en ébullition.

— Pas la peine de lire cette merde… vous avez compris alors stop… Arrêtez moi si ça vous chante mais bouclez la une bonne foi pour toute.

Mon coeur pulsait contre sa cage osseuse dans une balance irrégulière. La chaleur de la pièce se glissait dans mes canaux respiratoire pour me saisir les poumons, les compresser. Je n’avais pas assez d’air. La sueur perlait depuis mon front humide, mon souffle passant entre mes lèvres alanguies. Comme si la fiction prenait peu à peu réalité. Tout à coup prit d’un tressaut incontrôlé on aurait pu le confondre a celui du désir mais ce n’était en vérité qu’un sursaut d’angoisse. Je me sentais mal. J’avais l’impression que ça se passait vraiment sous mes yeux. Qu’on m’enculait et m’emplissait la bouche d’un liquide amer qui m’obstruait la gorge. De sentir des mains invisibles se presser contre ma peau pour la faire céder. Mon esprit dérivait peu a peu sous le voile troublé de mes yeux. Je me sentis approche de la table, jusqu’à y poser ma joue molle. Comme si la bande à José m’était vraiment passé dessus, comme si j’avais subi l’assaut de plusieurs corps endiablés. Comme si je subissais réellement un châtiment physique. Mes habits avaient finit d’ailleur par me coller poisseusement à la peau. J’aurais voulu pouvoir m’en débarrasser et me recroqueviller sur moi-même pour tout oublier.

Au lieu de ça quand il émit une nouvelle pause j’étouffais un sourire de dépit d’une voix rauque, le regard acéré. Après un silence étouffé je tentais de reprendre ma respiration à coup de longues inspirations. Je n’osais pas regarder vers la vitre teintée, conscient qu’on devait ressentir la derrière une immense satisfaction de m’avoir fait plier si facilement après toutes ces années. Ils avaient toujours cherché à y parvenir sans jamais réussir et finalement il avait suffit d’une simple fiction pour faire plier Valdur en deux secondes. Je voyais d'ici leurs chibres tendus jusqu’à la moelle, et la lueur de satisfaction qui devait abreuver leurs yeux de fouines.

— Vous avez gagné, vous êtes content? Vous avez du avoir ce que vous vouliez, et vous m’avez humilié. Bravo. Bravo. Vous les flics vous croyez tellement au dessus que tout est permit hein ? Je vous souhaite tous de crever comme des rats dans la rue comme nous on crève. Vous me dégoutez tous, avec vos faux airs de héros. Au final vous êtes les pires raclures que je connaisse. Quand je serais crevé je serais tellement heureux de plus avoir à voir vos sales gueules.

Je penchais la tête de côté, le regard méprisant. Au point ou j’en étais j’avais plus rien à perdre, et rien qui ne retienne ma langue de parler.
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MessageSujet: Re: DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE   DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE Icon_minitimeLun 9 Déc - 20:01

Hideaki Yamada ferma les yeux. Dans la salle d'observation, le silence se fit ; ils étaient tous fébriles, en train d'attendre que le Dragon se réveille. Il n'en fut rien. Même s'il eut la sensation d'être souillé de l'intérieur, et que le dégoût lui emplissait la bouche avec amertume, il refusa de donner une seule micro-expression ; non, cela leur ferait trop plaisir. Son regard se contenta de se durcir, pendant qu'avec lenteur, il prit de quoi s'essuyer la joue. Malgré tout, il savait qu'il allait être obsédé par le crachat durant tout le reste de l'interrogatoire ; il était à deux doigts d'envoyer Monsieur Valdur chez un médecin, afin de s'assurer que sa salive ne comportait aucune maladie. La sensation d'humidité sur sa joue persistait, même s'il s'était essuyé. Il croisa les jambes, les serrant pour camoufler ses réactions. Là, il voulait passer sa peau à la javel. Il avait remarqué que la lecture était une véritable torture pour Monsieur Valdur, et d'un côté, ce dernier avait dépassé la limite à ne pas franchir. Il n'aimait pas entendre cela ? Très bien. Qu'il aille se faire foutre.

Yamada remonta ses lunettes sur son nez. Cette fois-ci, sa voix avait perdu son caractère monocorde, elle descendait davantage dans les graves, et chaque lettre vrombissait sous la colère sourde qu'il ressentait :

« Un bon vieux gangbang, pour apprendre au jeune Khor les lois de la prison. A l'extérieur, les petits blancs dans son genre croyaient mener. En prison, il devait se plier aux grosses... bites des noirs qui le prenaient, pendant qu'il suppliait qu'on jouisse encore à l'intérieur de lui. C'était qu'il aimait ça, cette petite salope. Toujours à supplier, la voix cassée par un plaisir inavoué. Lui, qui prétendait qu'il détestait les pédés, était en train de se transformer en une vraie tarlouze. Il aurait été dans un glory hole à sucer à tout-va, il en aurait été que plus heureux. »

Mais la colère dans son ton était en train de faiblir. Hideaki jeta un oeil à Monsieur Valdur, étudiant sa réaction. Qu'est-ce qui pouvait créer un tel malaise ? D'accord le texte était d'une atroce vulgarité... mais...

« Le pire ? C'était qu'il continuait, au fond, il n'avait jamais pu s'avouer que se faire enculer par un groupe de blacks était un véritable fantasme, même s'il finit par avoir le cul en sang, tellement de bites étaient passées par là, il... »

Hideaki fronça les sourcils, la bouche ouverte, son expression avait changé. D'abord, il avait rougi en comprenant qu'il s'agissait — ENFIN — d'une fiction homosexuelle, avec des scènes explicites. Il en avait fallu le temps. Il ne comprenait pas toujours la langue, les métaphores employées avaient été prises au premier degré, sans qu'il en saisisse le fond. Puis, au fur et à mesure que la vulgarité avait souillé sa langue, il avait compris le fondement — sans mauvais jeu de mots. Là, il était devenu brusquement blême, ses mains tremblaient en tenant la feuille, tandis que les yeux écarquillés, il souffla, choqué :

« Mais... c'est un viol. »

Il termina la lecture de la fiction, dans sa tête, ses yeux bougeaient dans tous les sens. Puis, il la relut, et quand il eut la certitude que cette chose immonde était bien ce que c'était, il plaqua la feuille sur la table. En silence, il se leva en faisant grincer la chaise au sol, les deux mains sur le bureau. Derrière la vitre teintée, on murmurait que ce n'était peut-être pas une si bonne idée. Il tourna la tête vers eux, même s'il ne pouvait pas les voir, il les devinait. Son regard devint extrêmement froid et méprisant. La plupart ricanèrent, mal à l'aise, et prétextèrent qu'ils avaient des choses à faire.

« Je reviens, Monsieur Valdur. »

C'était sans compter l'intervention de ce cher Smith, le stagiaire, très grand et mince. Il frappa à la porte de la salle d'interrogatoire, Hideaki alla lui ouvrir. Ce jeune homme était toujours de bonne volonté, mais il rapportait avec lui la poisse et sa maladresse. Il avait un don. Quand Miller était en train de prendre la fuite, il le héla d'ailleurs :

« On dirait que l'inspecteur Yamada a terminé ! Venez. »

Lui, il était avec son air tout gentil, une tasse de thé dans la main. Pour une raison que les autres ignoraient, Smith l'appréciait sincèrement. Miller jeta au stagiaire un regard noir, et Hideaki lui ordonna en silence de venir. Il ricana :

« Si tu penses que je vais t'obéir, le chintoc.
— Je ne suis pas chinois, mais japonais, réctifia-t-il d'une voix sourde.Venez.
— Non. Tu vas faire quoi ? T'énerver ? Mais faut avoir une paire de couilles pour ça. »

Smith se pinça la lèvre supérieure, les yeux ouverts comme ceux d'une chouette. Hideaki s'avança d'un pas raide vers Miller, le stagiaire s'écarta en gardant contre lui sa tasse de thé. Il regarda tour à tour l'inspecteur, puis l'agent.

« Vous vous êtes moqué de moi ! Vous saviez très bien ce que contenait la lettre, et vous avez mis en place un petit jeu pour m'humilier.
— Et alors ? Fallait te renseigner. »

Hideaki était un peu plus petit que Miller, mais il releva le menton. Là, il donnait l'impression d'être un dragon sur le point de cramer un mouton.

« Vous PENSEZ VRAIMENT que votre petit jeu en valait la peine ? Regardez dans quel état Monsieur Valdur est...
— Monsieur Valdur ? Mais t'en as pas marre de jouer les justiciers, c'est un voyou, ça a pas besoin de res...
— Pas besoin ? Un être humain, gronda Hideaki un ton plus bas ; sa voix descendait toujours dans les graves lorsqu'il était en colère, il continua : vous croyez que cela justifie VOTRE comportement ? Vous n'avez pas pensé dans quel état cette lecture ODIEUSE allait le mettre ? Vous n'avez pas pensé aux conséquences SUR lui ?
— Non, c'était marrant. »

Hideaki resta stupéfait. Miller eut un sourire satisfait, il se recula, et il le nargua :

« Tu vas faire quoi ? Me frapper ? Retourne dans ton pays, faire des baskets. »

Miller avait gagné sur ce point, et ravi, il se détourna en disant qu'il avait faim. Hideaki était livide, il se referma comme une huître. Lorsque Smith murmura un « inspecteur », il se contenta de répondre, la voix tremblante d'amener Monsieur Valdur dans son bureau. Il allait l'y rejoindre dans dix minutes. Le temps de s'enfermer un peu dans les toilettes.

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SAM 21 JUIL - 18:44Editer/Supprimer ce message Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé





✘ GUESS WHAT ? YOU WIN ✘



Ça faisait mal. De voir et constater le manque de considération de la part d'autrui. À ce visage je me souvins pourquoi je n'avais jamais compté que sur moi-même pour réussir dans la vie. Pourquoi tout était si relatif. On blessait et se faisait blesser en retour. J'avais pensé que blesser le premier avait toujours été meilleur et aujourd'hui en voyant le visage de ce policier, je me demandais à quoi ça rimait. Pourquoi je me retrouvais ici à devoir entendre des paroles obscènes et à essuyer quelque chose que je subissais comme un véritable châtiment. Je me demandais même pourquoi ça m'avait autant touché. Ou même ce qui m'avait poussé à casser la gueule de cet idiot d'inconnu. Je devais l'avoir mérité.

Tout à coup las devant les paroles qui me vrillaient la face. Je me demandais qui de nous deux devait se sentir le plus sale. J'espérais dans tous les cas qu'il ressentait ce même profond dégout que moi en même temps qu'il poursuivait le récit. Je ne prononçais plus un mot, mais je crois surtout que la pièce tournait tellement que j'étais bien incapable de discerner les mots que ses lèvres enroulaient. Je ne prêtais plus attention aux syllabes fortes et pleines de rancoeur ni aux pauses qui me laissaient à peine reprendre mon souffle. Peut-être bien que si j'avais si peur, c'était qu'un fond de vérité dans cette histoire devait bien exister. J'avais toujours aimé m'aveugler. Dans le flot de mes pensées je me sentis toutefois relever les yeux sur lui.

« Mais... c'est un viol. »

Je relevais le sourcil, l'expression morne. Quelle déduction. Comme s'il venait seulement de comprendre. Je l'avais vu se décomposer, mais j'étais tellement fracassé pour chercher plus loin. Je reposais la tête contre la table dans un rire sec et brisé. Qu'est-ce que ça aurait pu être d'autre qu'un viol ? Et si j'avais vraiment été violé, c'est aussi ce que tu aurais dis ? Que je me faisais péter la rondelle ? Sale chien.

J'ignorais l'inspecteur levé à la porte, perdu dans mes pensées. Pendant que ça se branlait probablement sur ma gueule je pouvais distinguer entre mes cils deux ou trois silhouettes distinctes inconscient de l'image minable que je pouvais leur donner. Étalé dans ma sueur, aussi pâle que la lumière du néon qui nous éclairait, affalé tel un cadavre en devenir. Je ne tentais pas de comprendre ce qui se passait, ce qui pouvait se dire. J'imaginais probablement des moqueries, du foutage de gueule. J'avais brûlé le peu d'attention qu'il me restait.

Lorsque l'on prit soin de m'écarter de me détacher de la table je m'humectais les lèvres.

— Dites… z'auriez pas de l'eau ou une clope ?

J'avais la bouche pâteuse. Et alors même que je me relevais, une nuée d'étoile noire parsema ma vision d'invisible et je stoppais net ma progression pour me rassoir. Mes jambes moins sures semblaient faite de coton. Je rectifiais.

— Un anxiolytique.

Le voyant toujours planté là à hésiter je roulais des yeux et rajoutais.

— s'vous plait.

Avant qu'on reprenne la suite, avant la prochaine salve parce que je savais toujours pas comment j'allais payer mon geste. Des travaux d'intérêt ? Une amende ? De la taule ?

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DIM 22 JUIL - 19:21

DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE
Hideaki
Yamada
Khor
Valdur

Hideaki s'arrêta net, et il fit demi-tour sur l'agent Smith. Il jeta un coup d'oeil sur Monsieur Valdur, puis en soupirant, il fouilla l'une de ses poches. D'une main pressée, il en ressortit son porte-feuille, et il donna au stagiaire quelques pièces. Il ne pouvait pas donner de médicaments au détenu, s'il n'avait pas son dossier médical ; on ne savait jamais. Toutefois, il songea sur le moment qu'un soda pourrait lui faire du bien. Une fois qu'il rangea son porte-feuille, il se détourna sans un mot. Smith allait se charger de quoi lui trouver à boire, pendant que Hideaki Yamada se réfugiait dans les toilettes. Il garda le dos collé contre la porte, la tête légèrement en arrière, et les deux mains à plat dessus. Il prit plusieurs inspirations, gonflant sa poitrine, puis il poussa un profond et long soupir.

Yamada se mordit la lèvre inférieure, puis il prit du papier dont il se servit pour ouvrir l'eau. Dans sa poche de gauche, il sortit un flacon de désinfectant. Le jet d'eau coulait sans fin dans l'évier, tandis qu'il enlevait les gants. D'abord, il tirait sur le premier en le prenant par le majeur, tandis que pour l'autre, il glissait son index en dessous en veillant à ne pas rentrer en contact. Là, il dévoila ses mains recouvertes de psoriasis, avec des bouts de peau partant dans tous les sens, comme s'il s'agissait d'un coup de soleil, et qu'il s'était mis à peler. En laissant toujours l'eau couler, Yamada se recouvrait l'épiderme du désinfectant, puis il passa ses mains sous l'eau. Il enleva ses lunettes en usant du papier, et il les reposa sur ce même papier. Là, il observait son reflet en silence. Il ne pouvait que le deviner, en réalité, c'était un amas de pixels. Il inspira, puis il se mouilla le visage. Une fois, deux fois, jusqu'à sentir des picotements dans les joues. Il ferma les yeux, pendant que la sensation du crachat revenait imprégnait tout son être. Souillé. Il avala péniblement sa salive, et il frotta l'endroit où Monsieur Valdur avait craché. Sa respiration devenait saccadée, ses mains tremblaient, tandis que Hideaki laissait l'angoisse envahir sa bouche. Il l'avait pâteuse, et soudain, il eut la sensation d'être victime d'une forte fièvre. Il n'arrêtait pas de se répéter que ce n'était pas la première fois, et que cela allait se reproduire, tout en s'argumentant qu'il était un homme. Un flic. Et qu'il ne devait pas réagir comme une tapette pour si peu. Une fois qu'il crut faire baisser la température, il prit le flacon de désinfectant, et il en sortit une noix dans le creux de sa paume. Là, il nettoya sa joue, dans des mouvements saccadés, sentant la brûlure marquer sa peau. Il continua, longtemps, jusqu'à faire une trace rouge. Au moins, il parvenait à reprendre son calme, et à laver sa culpabilité.

Lorsque Hideaki Yamada termina de maltraiter sa peau, il pu remettre ses lunettes. Il essuya son front humide, il remit ses gants, et il reprit son masque stoïque. Il était furieux contre lui-même d'avoir été une victime de cette farce absurde, et d'avoir mis Monsieur Valder dans cet état. Il aurait dû le prévoir. Miller s'était encore joué de lui, et il aurait dû le deviner. Le jeune homme sortit des toilettes, en tirant sur ses gants et sa cravate pour les défroisser, puis il alla dans son bureau. Comme si de rien n'était, Hideaki se mit à rédiger sur son clavier, très vite. Le temps que Monsieur Valdur n'arrive, il avait déjà trois feuilles à lui remettre. Quand il le vit entrer sur son territoire, il releva les yeux sur lui. En silence, il se leva. Il s'écarta du bureau, et en fixant Monsieur Valdur. Il aligna ses bras le long du corps, pendant qu'il s'inclinait à 45° — un saikeirei —, et il fit :

« Je m'excuse, Monsieur Valdur. »

Ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait l'entendre se remettre en question, et surtout s'excuser. Hideaki se redressa, il glissa vers Khor une première feuille. Le voyou pouvait voir qu'il avait rédigé en son nom quelque chose :

« Voici une plainte, je me suis permis de la rédiger en votre nom, vous n'avez qu'à signer. Il s'agit d'une main courante pour préjudice moral, contre moi. En tant que représentant de la loi, je ne peux pas me permettre la faute d'aujourd'hui. Si vous voulez la finaliser, remettez-la-moi signée, mais pas à un autre service, au risque qu'elle soit classée sans suite. »

Oui, la rigueur morale de Hideaki allait jusqu'à ce point-là. Il avala sa salive, pendant qu'il tendait une autre feuille.

« Il s'agit du résumé de notre interrogatoire. »

Il avait passé sous silence les passages affreux de la lettre, il avait simplement écrit qu'il l'avait lu.

« Vous pouvez porter plainte contre l'auteur de la fiction pour propos diffamatoires, et harcèlement moral. Si vous trouvez un bon avocat, vous pourrez même obtenir des dommages et intérêts. »
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MessageSujet: Re: DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE   DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE Icon_minitimeLun 9 Déc - 20:02


✘ EQUALITY ✘



Si je pus boire quelque chose ce fut tout ce à quoi j'eus le droit et autant dire que l'amertume sur ma langue ne fut pas douce. L'anxiolytique aurait été si bon, si adapté. Mais évidemment que c'est pas comme si ça avait été autorisé. Je soupirais et me passais la main sur le visage, hagard et vidé de mon contenu. J'étais tellement fatigué, si éreinté par le peu qui venait d'arriver. Je peinais encore même à comprendre ma propre réaction. Hors de tout contrôle et surtout du mien. Toutefois après la disparition de l'inspecteur et des hommes de la petite scènette survenue plus tôt j'eu le temps de remettre les choses à leur place, le temps de me recomposer un masque et d'essayer de comprendre ce qui c'était passé.

Cet homme… japonais apriori avait réagit à quelque chose alors que rien ne l'avait perturbé plus tôt, est-ce qu'il n'avait pas réalisé ? C'était pourtant un peu gros pour un homme de police. Se tromper pour ce genre de choses et si ça tient de la langue. Et cet échange tendu avec ce qui semblait être un… collègue plus ou moins salopard.

Petit à petit bien que la situation me resta flou je me faisais un tableau de l'interrogatoire étrange et différent de celui que j'avais imaginé. Mais peu importe j'imaginais maintenant qu'on allait voir pour la suite, et que je risquais d'encourir à plusieurs peines pour mon comportement non seulement avec le petit merdeux de fiction mais aussi envers le corps de police.

Je soupirais en me rendant jusqu'un bureau, toujours menotté, mais plus disposé à me battre contre la décision qui tomberait. J'étais prêt à entendre la suite. On refermait la porte derrière moi et me laissait tomber sur la chaise en vis à vis du bureau, voyant l'inspecteur Yamada se lever d'un même pas pour d'un pas solennel… s… s'incliner ? Mes sourcils se froncèrent et je le dévisageais avec stupéfaction en le voyant courber l'échine. Devant moi. Moi. Un flic. Il venait de s'incliner ? J'y croyais pas, ça pouvait pas être vrai. Qu'on me pique, qu'on me réveille mais ça, jamais je n'aurais cru le voir. Bouche bée durant l'instant qui suivit je me sentis presque gêné, mal de ne pas être traité comme j'avais toujours eu l'habitude d'être.

Mais qui était cet inspecteur Yamada ? Je m'humectais les lèvres en tentant de reprendre un peu de composition, les yeux collés à la feuille sur laquelle l'inspecteur m'invitait à signer pour une main courante sur préjudice moral. Si jusque là je pus comprendre ça, ça me dépassait. Pourquoi un policier aurait cherché à se compromettre pour une vermine ? Pourquoi il s'était de lui-même dénoncé. Pourquoi faire ça pour ma tronche ? Pour son honneur ? Est-ce que ça trainait dans ce genre de quartiers les bons flics ? On aurait dit que oui mais ça me paraissait surréaliste de voir un mec propre dans les rues sales. Ça jurait trop d'avec ce qu'on voyait d'habitude.

Même si j'étais mortifié à l'idée de faire suivre cette histoire qui m'avait trainé dans la boue jusqu'au cou, même si j'étais humilié. Un flic qui m'aidait ? L'idée ne voulait pas se tracer un chemin sur mes traits et je relevais le faciès vers le sien.

— Pourquoi ?

Je reposais les yeux sur les divers papiers, les mains serrées l'une contre l'autre sur mes genoux. Même si j'avais repris des couleurs tout ceci me retournait complètement le cerveau, et me touchait peut-être plus que je le voulais. Dans ma tête cette journée était une montagne russe pas loin de me faire faire un arrêt cardiaque. Je déchantais sur les pentes d'une chute fatale pour remonter et bondir de surprise en surprise, sans aucun répit.

Je me raclais alors la gorge, m'essuyais la joue par réflexe contre l'épaule à défaut de pouvoir passer ma main sur ma nuque.

— Je… sais pas ça fait beaucoup tout ça. Puis je crois pas que c'est une bonne idée, les avocats, tout ça c'est pas pour moi vous savez, j'ai déjà donné, avec…

Je fuyais son regard.

— La prison.

Mais ce flic, ce flic qui venait d'essayer de se faire pardonner ça me faisait quelque chose d'étrange et d'indescriptible. Ça me faisait mal parce que ça me touchait. Et j'avais du mal à saisir pourquoi. Peut-être parce que les flics m'avaient jamais trop aimé. Que j'en avais trop chié avec et qu'on s'était plus tiré dessus avec nos canons ou passé les menottes qu'entraidés. Alors peut-être que dans ce bureau, là tout de suite, j'étais pas juste un voyou et lui juste un flic. Peut-être qu'on était juste humains, parce que jamais avant je n'aurais montré ce visage à personne. Après le coup de la fiction cependant je ne saurais plus dire ce dont je serais encore capable de tenir ou non. Ce coup là m'avait été bien plus fatal qu'un autre. Je triturais la jointure de mon jean.

— Pour un vieux taulard j'suis pas sur que ça soit bien. On va dire que c'est l'hôpital qui se fou de la charité, et puis, j'ai une réputation derrière, qui voudra pas me tirer un piège encore pour me faire tomber dedans ?

J'avais pas confiance dans la justice, et c'est bien pour ça que je l'avais toujours fais moi-même à défaut d'être soutenu par l'Etat et ses lois.

— Vous avez du vous tromper de ville pour venir vous paumer ici…

Je me fis la réflexion pour moi-même en le dévisageant, comme s'il était une énigme trop abstraite pour moi. C'était pas fait pour des mecs comme lui le Bronx ou Harlem et soit il finirait par se salir soit par être rendu fou par la corruption des lieux.

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LUN 13 AOÛ - 0:00

DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE
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« Voilà pourquoi, vous devez me la remettre. »

Répliqua l'Inspecteur Yamada, pendant qu'il marchait d'un pas monotone dans son bureau. Son territoire était parfaitement rangé, et carré. Rien ne dépassait. Les étagères étaient remplies de dossiers, principalement des classeurs, sans la moindre feuille volante ni sans la moindre poussière. S'il n'y avait pas eu la tasse de thé, encore pleine, même si l'on voyait la marque de sa bouche sur le rebord, son territoire aurait paru vide. Un peu comme sa maison, presque blanche, dénuée de décoration, ou de bordel, du genre à montrer que quelqu'un vit dedans. Hideaki s'arrêta, il se plaça derrière son fauteuil. Les deux mains sur le dossier de celui-ci, les yeux rivés sur Monsieur Valdur, il ne disait rien. Il se contentait d'analyser froidement la situation, et même s'il avait envie de le forcer à signer, il songeait qu'il risquait de le braquer. Monsieur Valdur était libre de prendre sa décision, mais Hideaki Yamada n'aimait pas qu'une histoire reste en suspens. Il prit une feuille, et nota tout ce que son vis-à-vis disait, en Japonais. Il ne faisait pas confiance aux gens, ici, il se doutait que Miller pénétrait souvent dans bureau pour fouiller. Des suppositions, mais pas de preuves. Parfois des indices, comme des miettes de donuts retrouvés entre les touches de son clavier d'ordinateur.

« Vous ne risquerez pas la prison, si vous déposez cette main courante contre moi. Et si c'est le cas, je ferais en sorte qu'une telle chose n'arrive pas. La victime ici, c'est vous, ce n'est pas moi. »

Malgré le crachat.

Qui le rendait fébrile à la simple idée, de se souvenir de cet instant, où il avait senti son humidité imprégner sa peau. Sa peur d'attraper le SIDA, ou de partager des humeurs corporelles avec un inconnu ; même avec sa famille, il avait du mal. Il ferma les yeux, puis il prit une gorgée de thé, afin d'enfouir la sensation d'être sale. La brûlure lui attaqua la gorge, un liquide chaud, mais rassurant. Il reposa la tasse sur une serviette ; il détestait les auréoles.

« Si vous avez peur de tomber dans un piège, n'oubliez pas que vous avez des droits. »

Yamada se décala, puis il se dirigea vers l'une de ses étagères. Celle à la gauche de son bureau, près de laquelle étaient déposées les lingettes au citron. Il en attrapa d'ailleurs une, puis un énorme livre aussi lourd que lui. Il en nettoya la couverture, ainsi que la tranche, puis il le tendit à Monsieur Valdur. Là, il énonça les pages qu'il devait regarder, la voix toujours dénuée d'expression.

« Ici, là, autant de moyens de faire valoir vos droits, si jamais on tente de vous tendre un piège. Au moindre doute, vous pouvez venir me voir. »

Hideaki avait une meilleure connaissance du Code pénal que les Américains eux-mêmes. Pour cause, il avait travaillé en tant qu'agent technique au Japon, faisant la liaison entre la loi japonaise, et celle des États-Unis. Puis, on lui avait proposé de venir ici, afin de faire la même chose, dans l'autre sens. Chez lui, il avait les deux versions du Code pénal, et il lui arrivait de relire des passages entiers sur son temps libre. Puisqu'il détestait les jours de congés, il ne sortait pas le nez du travail, en se replongeant dans les lois, et tout ce que cela impliquait d'un pays à un autre. Il arrivait couramment qu'il reprenne des avocats, des notaires, ou même des procureurs quand il entendait une ânerie, en citant l'année de la loi, dans quel contexte elle avait été choisie, puis en citant toutes les parties qui en étaient reliées, plus ou moins. On assimilait cela à de la pédanterie, mais dans son cas, c'était un pragmatisme poussé jusqu'au bout. Il était la loi, c'était normal d'en connaître tous les articles sur le bout des doigts. Mais il connaissait davantage le Code pénal que les gens.

Face à Monsieur Valdur, Yamada était très mal à l'aise, mais il n'en démontrait rien. Admettre à haute voix que son manque de connaissance en matière de sexe avait fait la censure sur le texte pour lui ?

Jamais.

C'était déjà suffisamment évident ainsi.

« Non, je ne me suis pas trompé, et je ne suis pas perdu. Il s'agit de New York. »

Inspecteur Premier Degré, le retour. Il avala sa salive, puis il se remit à fixer Monsieur Valdur, comme s'il cherchait à percevoir tous les petits secrets dissimulés sous sa peau.

« Je ne vous forcerais pas, même si je pense que vous devriez faire la main-courante, elle sera dans mon dossier, et non dans le vôtre. Toutefois, seul vous êtes libre de décider. »

De quoi Monsieur Valdur avait-il peur ?
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MessageSujet: Re: DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE   DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE Icon_minitimeLun 9 Déc - 20:02


✘ HOW STRANGE ✘



Même si j’étais calmé la situation continuait de m’en tirer des vertes et des pas mures. Après l’humiliation voilà que l’inspecteur se jette entre mes bras pour que je lui fasse payer l’affront qu’il m’a fait. Je le voyais presque capable de me prendre la main pour me forcer à signer le papier de main courante qu’il m’avait mit sous le nez. Bordel, pourquoi il tenait tant à ce que je le poursuive lui et l’auteur de la fiction. S’il pensait que j’avais encore la foi d’entamer des démarches pour m’enfoncer dedans, s’il pensait que j’me sentais assez fort pour affronter ce genre de choses et bien il se trompait lourdement. Moi et l’administration on en avait suffisamment décousu. Si j’étais sur il y a quelques années que j’aurais pas hésité à signer ce papier pour réparer l’affront commis c’était alors que j’avais moins de considération pour autrui et plus d’énergie pour vouloir réparer l’image qu’on avait de moi.

Parce que cette image était mon ombre et sans doute mon talon d’Achille. Celui qui me touchait en pleins coeur. J’aurais réparé le mal avant qu’il ne soit fait, mais justement il était trop tard et aujourd’hui dans ma vie ce qui avait été une effigie, ou une apogée déclinait. Cette fameuse image que je verrais se perdre dans le temps vers un vieillissement lent et cruel. Je fanerais comme n’importe quel autre mec. Alors… ce bout de papier sous mes yeux ne réparerait rien de tout ça ni ne me soulagerait quand je voyais la tête de l’inspecteur si perplexe et si … sincère. Trop pour me donner l’envie de poursuivre. À dire vrai je crois qu’il avait plus d’envie que moi que j’le signe.

Il disait que j’avais tous les droits et j’avais celui de ne rien reprendre de tout ce qui venait d’arriver. Je levais une main sur le papier pour le prendre et l’inspecter du regard, m’humectait les lèvres sans grandes convictions au livre qu’il me tendait. Un livre énorme, parsemé de blasphèmes.

Plusieurs minutes nos yeux se dévisagèrent dans le silence dans la pièce. Je mâchais mes mots entre mes lèvres avant de finalement m’adresser à lui.

— Vous y tenez vraiment ? À ce que je le signe ? On dirait hein.

Si ça lui tenait à coeur alors j’le ferais, pourvu qu’on me laisse partir après. Même si le calme de la pièce n’était pas pour me déplaire, d’autant qu’elle était particulièrement bien rangée. Il allait d’ailleurs parfaitement à ce décor stricte.

— Sinon j’aimerais bien partir. J’aime pas lire, j’me vois pas me plonger dans ce gros manuel ni chercher comment vous coincer. Je réfléchirais peut-être encore chez moi avant de me faire à la décision. Vous comprendrez que j’ai eu ma dose aujourd’hui et juste envie de pouvoir me coucher un peu chez moi. J’vous ferais savoir ma décision.

C’était peut-être mieux comme ça, de prendre le temps de respirer un peu ? Je ne pouvais lui exprimer d’avantage de l’émotion qui m’habitait, entre épuisement et fatigue mais je continuais de penser que ce flic était étrange. J'étais pas sur d'avoir envie de lui faire payer.

Pas comme les autres.

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SAM 8 SEP - 22:46

DOSSIER NUMÉRO 2 : UNE FICTION PIMENTÉE
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C'était... une situation très gênante. Il avait fait trop ?

Il avait fait trop.

Hideaki Yamada se contenta de remonter ses lunettes sur son nez comme tout signe d'émotivité. Oui, il n'aimait pas Monsieur Valdur, parce qu'il n'aimait personne et que c'était plus simple ainsi. Oui, tout ceci n'était qu'un souci d'orgueil ; un égo n'admettant pas la tromperie, l'erreur, et qui voulait rectifier le tir pour retrouver un équilibre. Yamada aimait les choses bien faites, dans la vie de tous les jours. Là, c'était surtout pour lui. Il se retenait pour ne pas prendre le poignet de Monsieur Valdur, et de le forcer à signer de toutes ses forces, prêt à le supplier de le défaire d'un poids, qui ne concernait que son égoïsme. Voilà. Un peu comme une personne ayant fait du mal à une autre — c'était le cas ? —, qui finissait par demander pardon ; non pas par pure sincérité, mais pour soulager sa conscience. Et pouvoir passer à autre chose, sans plus se soucier de l'état de la personne blessée. Un pardon, et tout change ? Non, il y avait des conséquences. Yamada y pensait, bien sûr, il était tellement pointilleux qu'il les prenait en compte.

Mais sa priorité, c'était son bien-être. Et c'était très hypocrite de sa part de penser, de faire croire au jeune homme face à lui, qu'il s'inquiétait de ce qu'il ressentait. Bien sûr, il s'en inquiétait, mais c'était... compliqué. Les émotions humaines ne lui étaient pas habituelles. Alors... il serra les dents, il serra les poings, et il resta figé dans sa position, il ne cillait pas. C'était même difficile de déterminer s'il respirait ou non. Il se contenta de hocher la tête ; les mauvaises langues diraient qu'il était un robot, et qu'on aurait pu même entendre ses articulations grincer. Il inspira, il tira sur chacun de ses gants. Il se contenta d'ajouter :

« Prenez au moins les papiers, j'ai une copie dans mon bureau. Gardez-les, et revenez ici si vous avez pris votre décision. »

Un drôle de flic ? Un drôle de voyou. Yamada fixait Monsieur Valdur, sans la moindre expression, sans même donner l'impression qu'il le jugeait. Il hocha encore la tête, il lui ouvrit la porte, lorsqu'il lui annonça vouloir partie. Hideaki peinait à saisir qu'il avait besoin de temps, et de simplement sortir de cet endroit, qui à force deviendrait suffoquant.
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