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 II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)

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MessageSujet: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:31

Ce gosse va me rendre fou. Pourquoi faut que ça soit si difficile ? Comment je suis censé me comporter avec lui ? Qu’est-ce que je dois faire ? Si seulement y avait un de ces putains de livres « être parent pour les nuls » ça serait pas de refus, j’y comprends définitivement rien.

Quand il boude j’ai envie de lui crier d’arrêter, quand il pleure de lui hurler de la boucler. Puis je me rends compte que hausser la voix sert à rien. Que je suis qu’un sale con, un connard qui sait que blesser les autres, qui pense qu’à sa gueule. Et en même temps il ne me laisse pas l’approcher, il refuse chaque chose que je lui propose encore et encore, se braque dès que je tente de me rapprocher de lui. Le psychologue me dit d’être patient mais je ne suis pas patient, je ne supporte pas ce rejet, sa façon de me regarder. Parce que je lis dans ses pupilles le reflet de mon propre visage, hideux. Il me craint comme on craint un homme dangereux. Je suis un étranger et qui sait ce qu’on a pu lui raconter de moi en mon absence, après tout je suis connu pour tout ce que j’ai fais de mauvais dans ma vie. Pourtant j’suis son père, moi et pas un autre même s’il voudrait en changer. Je suis tellement désolé pour lui mais on ne choisit pas n’est-ce pas ? J’aimerais tellement que ça soit plus facile autant pour lui que moi mais j’suis pas encore prêt.

Si seulement elle était encore là pour m’aider je suis sur que je saurais quoi faire pour le calmer mais elle ne l’est pas, elle ne l’est plus. Voir la face de ce gamin me rappel chaque jour son doux visage, son regard à la couleur identique, la forme de ses lèvres pleines. Ça me rend aussi malade. Je vois le reflet de la bête que je suis, à la façon dont il me regarde comme si j’étais coupable de toute sa souffrance, et il a pas tord.

Putain. J’arrive pas à être calme, ya tout et tout le monde qui m’angoisse. Ça fait qu’un mois que je suis sorti de taule mais c’est si dur de se réhabituer à tout ça. Mes anciens repères se sont envolés, et tout est similaire et différent à la fois, je ne maitrise rien de ma propre vie. Comme une onde noire, qui me dévorait de l’intérieur, me grignotait les organes petit à petit je me rongeais d’inquiétude à l’idée de me voir embourbé dans la merde jusqu’au cou. Alors je fumais comme un pompier, je buvais, démangé par l’envie de rependre mes activités parce que c’était ce monde là le mien. Rafael avait beau dire, j’arrivais pas à suivre ses conseils, le pauvre devait en avoir marre de moi. Dire qu’il avait eu la gentillesse de me récupérer à ma sortie de prison.

Non, il me fallait reprendre des marques, me remettre dans les rails. Replonger dans le bain, pour retrouver ma place, ma confiance, mon assurance. J’étais pas ce genre d’homme qui se laissait noyer par les évènements, pas si facilement, surtout pas après ce que j’avais traversé. Alors je commencerais par le plus simple, côtoyer ce que j’avais toujours côtoyé.

Le monde nocturne. Bar et boite de nuit obligé même à vingt huit piges passé.

C’est bien pour ça ce soir là que je m’étais rendu dans l’une de ces boites populaire, vêtu d’un style noir bien particulier, moulé dans un pantalon serré, emballé dans une veste de cuir avec débardeur lâche sur le derme pour éviter d’être gagné par la chaleur des corps en mouvement tout autour. Enveloppé par les musiques enivrantes aux basses parfois assourdissantes, juste assez pour balayer le cours de vos pensées. J’étais fondu dans la masse de corps agités. Gagné par la torpeur de la fatigue et bercé par les relents d’alcools trépignant des uns et des autres, sous les jets de lumière multicolores du Black Ryvers. La zick électrochoc cognait contre les murs des lieux, s’échouaient dans les tympans pour mieux les emplir. Le bien-être m’envahit finalement à ce moment précis, quand parmi tous ces gens je ne sentais plus le propre poids de mon être, grisé par un épuisement nouveau et transporté par l’alcool qui coulait dans mes veines entre deux vagues. Comme mué d’une volonté autre que la mienne, si j’avais pu avoir une intraveineuse au Bourbon j’aurais pas craché dessus mais bordel je commençais à fatiguer sans voir le temps défiler. La vague qui m'avait transcendé commençait finalement à s'effacer, laissant à la réalité son temps de revenir.

Finalement un sentiment d'étouffement commençait même à me coller à la peau en contrepied. C'était comme si mon corps voulait s'arracher à son enveloppe. Ce jean noir m'étouffait, cette veste me brûlait, les gens m'agaçaient. Définitivement fallait que j’aille respirer un bon coup de tout ça, de ces lieux trop chauds, trop bruyant. Je me frayais brusquement un chemin à travers la foule pour trouver un coin de paix, sortie, canapé, endroit ou cloper, peu importe il fallait que je prenne l'air, que je m'assois pour prendre une pause si je voulais pas me rendre malade.
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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:31

Le monde de la nuit. Dans les livres, il est composé de vampires ou de lycans. De créatures en tout genre qui viennent pour danser, boire ou baiser. Pour un peu d'adrénaline. C'est l'endroit où tout le monde s'abandonne, où la barrière des différences s'écroule pour ne laisser place qu'à un même but : Le plaisir. Ils devraient être partout, les êtres nocturnes, pour nous foutre la trouille, nous mettre un peu en danger. Au lieu de ça on a des gangs et des assassins, que des hommes et tous mortels. Quel ennui. Pourtant je la passe, la porte de cette boite. Je ne le fais pas souvent, mais la cacophonie qui y règne me permet au moins de penser à autre chose qu'à mes recherches sur mes parents, qui ne sont ni fructueuses, ni plaisantes. En fait elles ne font que stagner et ça me rend dingue de me dire qu'il n'y a personne dans ce monde de merde pour m'aider. Que je viens de quelque part sans qu'on puisse me dire d'où. C'est comme si avant mon arrivée à l'orphelinat, je n'avais jamais existé ! Ils n'ont pas le nom de mes parents, aucune adresse où j'ai pu vivre. Et les flics ne diront rien ! Vraiment, je me répète, mais quel monde d'abrutis. Je secoue la tête, parce que je m'étais promis de ne pas penser à tout ça ce soir. Alors je décroche dans un premier verre de vodka, le cul posé sur un tabouret. Et ça fait du bien bordel de sentir la brûlure familière de l'alcool glisser au creux de ma gorge.

Tout comme c'est agréable de passer inaperçu.

Personne ne vient me voir pour danser ou me peloter. Les gens restent à leur place, s'amusent entre eux, me laissent tranquille. Pas que j'aime pas les autres humains hein ! Mais personne n'y trouve jamais son compte avec moi et ça finira toujours en boucherie. C'est ça le hic, je n'ai jamais eu personne dans ma vie, j'ignore comment ça marche. De toute façon ça m'évite de rendre quelqu'un malheureux, parce que je finirais très certainement le crâne explosé, abandonné au fond d'une ruelle. C'est comme ça qu'ils ont fini mes vieux, non ? Personne n'a jamais voulu me le dire, mais j'ai ce pressentiment tout au fond de moi. Cette certitude que c'est ainsi que s'est terminée leur vie. Ça craint n'est-ce pas toutes ces pensées qui me traversent l'esprit ? Ouais je suis un parfait idiot, j'aurais du prendre un avion pour la Russie il y a bien longtemps déjà. Aller remuer la merde et le passé là bas, et comprendre. Seulement il y a le blocus qui nous empêche de sortir. Et aucune information à part ces quelques mots qui ont toujours tourné dans ma tête. [i]St Petersbourg, Moscou, la Volga, le Mont Oural[i]. Autrement dit rien. Parce que tout gosse né là bas connait ça. ... Il me faut une nouvelle fois secouer la tête et cibler mes pensées sur le dessin que je suis en train de faire. J'ai du mal à me concentrer ce soir. Malgré l'alcool qui vient frapper mon estomac vide, la sensation d'étouffer, le bruit des alentours.

Le meilleur cocktail pour pousser mon esprit à s'isoler sur ce que je suis en train de faire. Mais ce soir j'en suis incapable. Les traits que je trace sur cette foutue feuille blanche sont furieux et sombres, pourtant parfaitement maîtrisés. Le loup se dessine entre lignes et courbes, incertain sur la décision à prendre, véritable expiatoire de tous mes sentiments du moment. Je loupe le regard intrigué du barman. Celui gourmand d'un homme un peu plus loin. Plonge enfin corps et âme dans mon dessin pour échapper à mes réflexions assourdissantes. J'aurais pu aussi ne pas le remarquer lui. Mais mon regard se pose dessus alors que j'ai relevé la tête seulement quelques secondes. Le passé me happe, j'ignore si je dois rire, pleurer ou hurler. Il est là, comme un cauchemar. Avec un jean noir qui ferait bander n'importe quel mec, débardeur et veste de cuir. Une réminiscence de l'orphelinat qui me fait presque bondir de mon tabouret. Un regard à l'homme coincé derrière son bar suffit, il attrape crayon et papier, les glisse en sécurité. Je n'attends pas. D'habitude j'observe, mais là... Là j'ai la tête qui siffle et mes neurones qui s'affolent, comme si j'étais passé dans un panier à salade. Merde ça ne peut pas être lui ! C'est impossible.

"Hé !"

Ma main s'abat sur son épaule sans aucune forme de douceur. Et lorsque je me retrouve avec son visage tourné vers moi, je plonge tout droit en enfer. Écarquille les yeux, amorce une fuite. Je voulais être sûr. Maintenant que je comprends que je ne me suis pas planté, je ne peux pas rester là.

"Excusez-moi, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre."

Alors je fais immédiatement demi-tour, la nausée au bord des lèvres, mes yeux gris se noircissant de colère. Contre moi, contre le monde. Comme avant. Il m'a connu ainsi, pas plus haut que trois pommes, enragé face à ce monde qui ne me donnait pas les clés pour le comprendre. Avec mon accent Russe et mes airs de diva qui cachaient toute ma détresse. Un putain d'orphelin, comme moi. Que j'ai repoussé de toutes mes forces à l'époque, parce que je croyais que Papa viendrait me chercher. Parce que j'étais trop fier - malgré ma jeunesse - pour avouer que je me sentais seul.
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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:32

Là le bar, juste sous mes yeux, je venais de trouver mon point de fuite, un endroit où me raccrocher. Je m’accolais à ce dernier sans prêter attention aux autres, et captais le barman d’un signe de doigt pour lui intimer de se pencher. Je lui commandais un verre de gin tonic. J’avais besoin d’une pause mais avant ça un dernier petit remontant et une bonne clope était nécessaire. Je fouillais mon paquet puis en chopait une pour la poser sur mon oreille en attendant de sortir, tandis que le barman préparait ma commande, rapide et efficace. On sentait l’expérience de l’homme précis et rapide à la fois. Lorsqu’il posa le verre devant moi je le remerciai et m’apprêtai à le lever pour boire une gorgée tête en avant, quand un coup s’abattit sur mon épaule manquant de me faire renverser la moitié du verre par terre. De l’alcool avait giclé hors du verre sur le comptoir. Je fermais paupières un instant, me demandant qui était assez crétin pour faire une chose pareille. Mais non, avant ça je reposais tranquillement mon verre en reniflant mauvaisement, puis tournais le visage pour tomber sur un genre de cul-blanc qui me fixait avec des yeux de merlan fris.

— C’est quoi ton problème ?
J’hausse un sourcil alors qu’il semble voir passer un fantôme. En détaillant sa chevelure, son regard, et surtout à l’entente de sa voix me revient alors la silhouette d’un petit garçon moribond et capricieux. Uriel. Lui et son fameux regard un peu hagard, cette expression froissée désenchantée. J’aurais reconnu cette petite faussette frontale entre mile malgré les années qui étaient passées.

Et au vue de sa réaction, évidente, il ne me fallut pas plus longtemps pour comprendre qu’il m’avait reconnu, lui aussi. J’aurais parié qu’il serait presque tombé de sa chaise à ma vue. Amusé, j’étirais un sourire mauvais. S’il comptait fuir il se fourrait les doigts dans le cul parce qu’après m’avoir tapé si gentiment sur l’épaule, fallait pas rêver. Je n’allais pas me le laisser filer entre les doigts après son excuse bidon, en totale contradiction avec son attitude misérable.

Franchement on aurait dit que je lui foutais un révolver sur la tempe, et le savoir aussi mécontent de me voir avait ce quelque chose d’étrangement satisfaisant. Parce qu’il avait toujours été comme ça, dédaigneux. Je tendis le bras juste à temps quand il fit volte-face pour lui agripper le dos du tee-shirt et l’empêcher de détaler.

— Pas si vite petit malin t’as cru que t’allais pouvoir repartir comme une fleur après m’avoir limite fait cracher l’verre par terre ?

Je secouais le visage sans relâcher ma poigne, l’air d’agir comme si nous ne nous connaissions pas et reprenais mon verre pour le terminer cul sec. Une fois vide je le reposais sur le bar puis trainais avec moi le Russe jusqu’à une porte de sortie un peu éloignée. Là je l’y relâchais alors d’un mouvement à peine brusque sortant mon briquet pour allumer ma clope tout en le fixant, laissant planer le doute quant à mes futures actions à son encontre. Un moment passa silencieux avant que je ne ricane.

— Toujours aussi asocial Aramis, drôle de manière de saluer les vieux amis. Quoi que je me souviens bien comment tu râlais tout le temps que t’en avais rien à cirer qu’on te parle, qu’on te faisait chier.

Je relâche un halo de fumée opaque en m’adossant au mur bras croisés occupé à détailler du regard sans pudeur son allure. Il avait changé mais il était toujours aussi reconnaissable. Pur mais gêlé.

— Franchement t’as pas changé. Tu connais toujours pas la politesse.

À son contraire je devais plus trop ressembler au petit garçon qu’il avait connu. À l’époque j’étais encore avec mes cheveux désordonnés qui me tombaient dans les yeux, à parler trop fort pour se faire entendre. Dénué de tatouages et piercings, petit de taille en plus d'être mal fringué. Et surtout...complètement indiscipliné. Avant fallait dire que j'étais terriblement en besoin d’attention, mais c’était pas lui qui voulait m’en accorder, et malgré ça sa détresse suintait aussi par chaque pore de sa peau malgré ses pics. C'était peut-être pour ça que je restais avec lui malgré tout.

Alors t’avais retrouvé tes fameux parents ? Ceux que t’attendait tellement chaque jours de ta vie à l’époque ? Tellement que tu prenais de haut comme si nous étions de la merde, non tu préférais scruter l'horizon depuis ta fenêtre.
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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:32

La liberté s'envole au moment même où ses doigts se referment sur mon haut. Avant même que j'ai pu l'effleurer. A quoi est-ce que je m'attendais ? Je n'aurais pas du l'approcher. Me montrer. Focaliser son attention sur moi. Mais elle se résume à ça ma vie. Connerie après connerie. Enchaînées comme le sont les pas que l'on fait chaque jour. A la manière d'une danse. Les yeux que je tourne vers lui sont emplis d'accusations muettes. J'enfouis au plus profond de moi le gamin de 4 ans qui voudrait lui foncer dans les bras, lui envoie en pleine face toute ma haine. Pas pour lui particulièrement, non. Mais pour tout. Pour ces années passées à arpenter des couloirs dénués de charmes. Pour toutes ces menaces et ces punitions que j'étais trop petit pour comprendre. Pour avoir vécu sans amour. Pour ces étreintes auxquelles je n'ai jamais eu le droit. Pour ma solitude. Pour ces personnes qui n'ont jamais voulu voir au delà de mon masque de froideur derrière lequel je me protégeais, qui n'ont jamais persévéré afin de le briser. J'en aurais voulu moi, des amis. Il aurait suffi d'un peu plus de courage, d'un peu plus de temps, et peut-être qu'il serait parvenu à voir au delà de ce que je montrais. Je les repoussais parce que je ne voulais pas souffrir. Et pour ne pas faire souffrir. Il aurait pu réussir à m'atteindre, Khor. Sauf qu'il a disparu. Il est parti de l'orphelinat et je ne l'ai jamais revu. Il distillait l'ennui dans lequel j'étais plongé. Me faisait oublier mon incompréhension, ma tristesse de ne pas voir mes parents arriver. Il lui aurait suffi d'un peu plus de temps. D'encore un peu de patience. Il aurait pu me toucher.

Oui, c'est à tout ça que je pense alors que je le laisse me traîner dehors après s'être enfilé le reste de son verre. Alors qu'il allume sa clope bien trop tranquillement. Un pas sur le côté pour ne pas me prendre dans la tronche la fumée. Et mes yeux d'orage braqués sur lui. Encore et encore. L'accusant de tous les maux du monde comme seuls les mômes savent le faire alors que je sais bien que ma haine est infondée. Que j'ai besoin de trouver quelqu'un sur qui envoyer ma souffrance quotidienne. Que la seule chose pour laquelle je lui en veux, c'est d'avoir disparu. Nous aurions pu être amis. Peut-être que ce mot aurait tout changé. Oui, peut-être. Mais se souvient-il au moins de moi ? Oui. C'est une certitude, il ne fait que jouer comme le lion avec sa proie. Il tente de me stresser sans y parvenir, parce que j'ai toujours été sourd aux provocations de ce genre. Ou du moins j'ai toujours fait de mon mieux pour l'être. Et mon prénom passe ses lèvres, m'arrachant un sourire absolument glacial. Puis-je réellement être autrement ? Parfois je n'en suis pas sûr. Je m'approche de lui. Un pas après l'autre, le talon de ma bottine claquant contre le sol, la chaînette qui y est accrochée tintant doucement.

"Je croyais que les amis prévenaient avant de partir ?"

Le ton est donné. Glacial, comme le reste de mon corps. Mes doigts fins effleurent sa joue, glissent contre sa mâchoire, tandis que le sourire sur ma bouche s'accentue légèrement. Attaquer le premier. Donner la mesure, le premier coup de dents. Ne pas laisser le temps à l'autre de comprendre ce qu'il se passe. Attaquer, attaquer, attaquer. Toujours. Je laisse pourtant mes lèvres s'échouer contre sa joue. Souris contre la peau. M'écarte dans un regard peut-être un peu plus tendre, pourtant moqueur. Des protections. Toujours plus, affinées ces dernières années. Ils le disaient souvent, à l'orphelinat, que j'avais été façonné dans de la glace. Ils avaient peut-être raison. Trop mature pour mon âge, je ne jouais pas avec les autres. Mon insouciance ayant explosé avec le bruit du flingue.

"La politesse Khor ? Que veux-tu que je te dise ? Que je suis content de te revoir ? Non. Tu fais partie de mon passé, pas de mon avenir. Tu n'étais qu'une rencontre hasardeuse sur laquelle je ne devrais même pas m'attarder."

Je l'entends hurler, le môme de 4 ans, dans ma tête pleine de bruit. Il tremble, saisit à pleine main ses cheveux blonds maculés de sang, de chair. Il a tellement peur. Tellement peur de tout. Il ne comprend pas pourquoi je l'oblige à être seul. Pourquoi je refuse toute aide, toute amitié. Il aimerait bien lui, avoir des amis pour jouer. Mais il est là, avec son corps sale, à psalmodier en russe. Et à hurler. Si fort. Si fort... Parce qu'il hait ce que je suis devenu tout comme je hais ce qu'il est. Il me rend malade. Un lambeau de mon passé dont je ne peux me souvenir, témoin d'une scène que je suis incapable de retrouver. Il est là, avec ses attentes auxquelles je ne sais comment répondre. Du haut de ses 4 ans, innocent et insouciant. Et pourtant il en a trop vu. Je grimace et frissonne, recule d'un pas. D'un second. Animal blessé. Qui se pousse lui même dans l'ombre pour qu'on ne remarque pas son agonie. Il voudrait les bras de cet homme autour de lui le gamin, mais moi, moi je ne veux pas. Moi j'ai peut-être plus peur que lui encore.

"Va t-en... T'aborder était une erreur. Je n'aurais pas du... Va t-en encore une fois Khor.. Laisse-moi. Je n'ai jamais mérité ton attention."

Quelques larmes peintes sur des prunelles grises. De la colère, de la haine. De la tristesse. Beaucoup. Trop. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me sens ainsi ? Tiraillé ? Indécis ? Maltraité par un souvenir ?
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Ses yeux accusaient le coup, sondaient mon visage pourtant désinvolte, ombragé par des reflets qui rappelaient l’orage des jours pluvieux. Sa voix comme la pluie gelée qui vous glaçait les os, et son expression de porcelaine adoucit une expression bien trop tranchante pour son minois d’angelot.

Cette expression ne te va pas Uriel.
Tu ferais mieux de retrouver un visage plus amical, je n’aime pas ce regard peint de reproches. Tu as le droit d’être en colère, qui t’en voudrait, pourtant tu sais, tu es bien mal placé pour me remonter les bretelles toi qui perché sur la glace de ton pôle n’a jamais cessé de me tourner le dos quand je scandais mon besoin d’attention.

Parce que même si je t’apprécie, au final tu étais comme tous les autres. À me préférer l’ombre de visages absents, inexistants.

Tu sais quoi ? Ça n’a aucune importance, je ne t’en veux même pas. Parce que cette image de moi n’est plus qu’un pâle reflet de l’homme que je suis devenu. Ces temps sont bien lointains, je ne désire plus être le centre d’attention. Et devine quelle ironie il y a ? Les gens m’accordent toute leur attention d’eux-mêmes captivés par l’image que je leur renvoie. Ils apprécient les contours de mon corps, intrigués et se demandent qui je suis. Ils essayent de se rapprocher de moi pour se faire remarquer, se pâment sous mes yeux pour réclamer mon attention d’un regard admiratif qui pourtant me laisse de marbre. N’est-ce pas ridicule ? Cette façon de désirer le regard d’autrui ? Oh, si je l’ai réalisé et aujourd’hui je m’en carre bien de savoir qui peut me regarder, au contraire j’en joue tel un prédateur.

C'est mon petit plaisir, ma revanche.
Je réponds à ces demandes, je charme délicatement en retour, complimente pour donner l’illusion de l’intérêt, puis brise une fois le jeu consommé. N’importe quel prétexte et je coule mon venin au creux de vos oreilles d'un murmure soyeux. Peux-tu sentir cette langue serpentine couler contre les replis de ton oreille ? Elle est là pourtant, à la caresser langoureusement, susurrant son poison. Si hier vous me crachiez au visage à présent c’est moi qui le fait et vous savez quoi ? Je pourrais bander rien que d'y penser.

Preuve de ma bonne foi, j’étais volontaire pour être le fautif de toutes ses peines, j’acceptais d’être le coupable, le mauvais de l’histoire. Pendant qu’il continuait de parler je tirais une bouffée de clope, le regard plissé à son approche.

— Les choses ne se passent pas toujours comme prévu.

En avait-il eu quelque chose à foutre que je parte ? Avait-ce eut réellement une quelconque importance pour lui ? Quand sa main se levait tout contre ma joue je plantais mon regard insensible dans le sien. Il avait pas besoin de me toucher comme ça non plus. J’aimais pas particulièrement le contact rapproché déjà de base... Alors je détournais sèchement la joue de côté, sourcils légèrement froncés. De même pour son baiser pour lequel je grognais de mécontentement. La seule chose d'à peu près excitant dans son attitude c'était l'amertume de ses paroles, elles me régalaient, on sentait la rancune qui les teintaient.

Il était vraiment le même. Détournant les yeux pour lui faire face, je glissais mes doigts sur son cou pour le maintenir fermement mais sans pression, éloignant ma clope de l'autre mains. J’avais pas de temps à perdre avec des mensonges, qu'il me regarde bien les yeux en face des trous, parce que j'aurais pas la patience de jouer à chat.

— Menteur. Tu avais personne d’autre qui s’intéressait à toi. J’suis sur qu’au fond de toi tu crevais d’envie de t’amuser toi aussi, mais t’étais trop obsédé pour le voir, et aujourd’hui trop borné pour le reconnaître.

Puis je le relâchais le laissant s’écarter de moi, me décollant du mur pour avancer vers lui quand il tentait de reculer, la clope glissée entre les lèvres, les mains dans les poches.

— Tu veux me fuir encore ? Va-y fuis, disparais, mais si tu fais ça sache que je te traiterais comme n’importe lequel des abrutis qui vient renverser mon verre, et tu ne seras plus personne à mes yeux, définitivement. Je te savais pas aussi lâche.

Mon ton est dédaigneux à son tour, mon regard tranchant dans le sien, inflexible.

Hais-moi, déteste-moi Uriel, rejette-moi mais regarde moi dans les yeux quand tu le diras. Ton regard ne dis pas que c’est ce que tu désires au fond de toi. Parce qu’aujourd’hui je ne te courrais plus après, ce temps là est révolu. Fais tes choix mais je ne le dirais pas deux fois.
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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:32

Tu es parti. Tu m'as abandonné. Laissé me déchirer sur la cruauté du monde. Tu n'étais pas mon ami. Pas mon ennemi non plus. Il ne te manquais qu'un pas pour passer la frontière de mon indifférence. Et tu l'as fait, finalement. En disparaissant. J'ai senti mon cœur se scinder en un million de fragments, la colère s'insuffler dedans. Parce que ça me rassurait de te savoir près de moi, comme un pilier sur lequel je me reposais sans que tu ne le saches. Tu ne les voyais pas, ces minuscules instants où je cessais de combattre pour me poser un peu. Ces quelques moments durant lesquels je cessais de te fuir afin de t'accepter totalement. Ils étaient trop courts. Trop courts pour nous deux. A peine visibles. Je le regarde et je les sens, ces battements désespérés de mon cœur. La tristesse du gamin que je cache en moi. Il me pousse vers lui, parce qu'il n'en peut plus. Car ses appels, je les ignore depuis trop longtemps. Chaque jour ses cris se font plus oppressants, me rendent dingue. Et il n'y a rien pour le calmer, ce gamin traumatisé que j'ai tenté d'oublier, d'annihiler en même temps que mes souvenirs, renvoyés en pleine face au creux de mes cauchemars qui n'ont jamais quitté mes nuits, devenus habituels. Je frissonne et mes yeux envoient à Khor le signal de détresse. Celui qui indique que je ne tiens plus. Avant que le barrage ne cède, écrasé par ses mots.

Disparais.... Je pourrais. Je pourrais m'en aller comme me le dicte ma raison. Ça ferait moins mal. Moins de dégâts. C'est ce que je voulais non, quand j'étais gosse ? Réduire le grabuge que mon passage pouvait occasionner. Un pas en arrière. Maladroit. Un second. Puis un mouvement vers l'avant. Le hurlement plus strident dans ma tête. Faisant de la moindre seconde une torture. Il me rend fou. Qu'il arrête de crier ! Je sens mon corps entrer en collision avec le sien, mes poings s'écraser contre son torse. Tremblants. S'accrochant à son haut de la même façon que l'on s'accroche à la vie tandis que mes lèvres prononcent son prénom, comme je le faisais parfois la nuit. Je me levais et je me rendais près de son lit. Alors je m'abandonnais. Je lui parlais, pleurant silencieusement contre mes genoux remontés contre ma poitrine. Profitant de son sommeil pour lui offrir mes peines, mes secrets. Lui livrant tout afin de supporter le jour suivant. Parce que quand ils dormaient tous, moi je ne faisais que tourner en rond, assailli par mes peurs et les doutes. Par toutes ces horreurs qui emplissaient mes songes, me donnaient l'envie de me blottir dans les draps et de ne plus jamais en sortir. De cesser de lutter, tout aussi simplement.

"Je te hais, Khor !" Je frappe plus fort. "Tu n'avais pas à te barrer comme ça, sans me prévenir ! Tu n'avais pas le droit de m'abandonner ! Pourquoi ? Pourquoi tu m'as laissé ?!" Des terreurs d'enfant. D'enfant orphelin. "J'ai eu tellement peur..."

Ma voix se charge de sanglots. Je les retiens à grand coup d'air avalé de toutes mes forces, tremblant plus fort. Toujours plus fort. Et parce que l'enfant de 4 ans continue de hurler, je me laisse aller. Crie avec lui. Des hurlements qui déchirent ma poitrine, brisent mon souffle et ma voix. Je ne les étouffe pas, je les laisse s'échapper. S'essouffler contre sa gorge dans laquelle j'ai blotti mon visage. Et j'y passe quelques minutes, caché contre lui comme le font les enfants. A balancer ma colère et ma tristesse, tout ce qui me déchire. 10 années que je les garde pour moi, ces sentiments. 10 ans à m'étouffer dessus, ne sachant même plus comment continuer de respirer.

"Je ne voulais pas te faire de mal alors c'était plus simple de te repousser..."

Et ces quelques mots, c'est comme des excuses qui se perdent contre lui. Des excuses pour tout ce que je lui ai fait, pour mon indifférence sur laquelle je le laissais s'échouer. Et oui, aussi pour cette obsession dans laquelle je me complaisais. Mais quand on est gosse on ne comprend pas tout. Encore moins la mort. Surtout quand on ne se souvient pas. Tout ce que je sais d'eux, c'est ce qu'on m'en a dit. Trop peu. Je n'ai jamais pu mettre que des noms sur les mots papa ou maman sans jamais parvenir à retrouver leurs visages. Est-ce qu'elle me ressemblait, ma mère ? Ou alors était-ce mon père ? Ce sont des questions qui ne trouvent pas de réponses et ça m'a toujours rendu malade.
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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:32

Tu es toujours ce petit garçon que j’avais connu à cette époque, dans un corps un peu plus âgé seulement et ce constat me laissait amer. Tu es un homme après tout n’est-ce pas ? Tu AS grandis, et tu le dois. C’est ce que je voulais penser mais… Regarde-toi, tu es toujours là ou je t’ai laissé après toutes ces années, étouffé par ce marasme d’émotions, prisonnier de lui-même, à brasser de l’air pour tenter d’obtenir une émotion qui lui manque cruellement.

Je persiflais en silence tandis qu’il s’acharnait à me donner des coups, répétant que je l’avais abandonné lui aussi, en parfait salopard que j’étais. Tant que je fermais les yeux, insensible. C’était bien son droit de penser que j’étais le coupable de sa douleur. Pourtant il m’accusait d’être partit sans chercher à connaître les circonstances de ma disparition, sans rien savoir.

Alors j’étais là devant lui, bras ballant, à le regarder dans le blanc des yeux. Ces derniers presque effrayant tant leur couleur pâle les rendait inhumains, ils ne reflétaient pourtant que mon état d’esprit, désinvolte.

J’aurais pu ne pas m’embêter et le laisser croire que je l’avais abandonné, lui faire penser que c’était mon intention tel qu’il le disait. Cracher combien je le trouvais minable et pitoyable d’avoir seulement pensé une seconde que je tenais à lui pour voir son visage se décomposer. Lui briser les jambes alors qu’il espérait tant que mes lèvres lui dévoilent combien je tenais à lui. Il le voulait désespérément, chaque fibre de son corps le criait, comme un appel à se faire écraser. Et je brûlais d'y répondre à , terriblement tenté de lui saisir ces poings pour le coller au mur. Pour lui susurrer à l’oreille combien je m’étais moqué de lui hier et combien aujourd’hui je me fichais éperdument de savoir qu’il m’en voulait. Que son existence m’était indifférente et étrangère depuis cette époque.

Pourtant, je le laissais dire sans réagir silencieux, le laissant passer en silence sa peine, sa douleur, inspirant doucement pour rester aussi calme que je l’étais. À ses sanglots je soupirais doucement, affaissant mes épaules. La tempête semblait passée, alors je levais une main dans ses cheveux la voix un peu plus douce.

— Le seul à qui tu fais du mal ici c’est toi Uriel. Je vais bien, c’est du passé.
Il est temps que tu te comportes comporte comme un adulte au lieu de t’enfoncer dans tes idées saugrenues tu aurais mieux fait de te demander tout de suite pourquoi je suis parti. Ça t’aurait évité bien des problèmes.

Je le décollais alors de moi lentement par les épaules pour qu’il me regarde à nouveau dans les yeux, le visage toujours aussi calme.

— Viens on va se poser un peu, et sèche tes larmes maintenant ou je repars tout de suite.

Je me retournais quelques pas plus loin pour retrouver la fameuse échelle du bâtiment. Le Black Ryvers était aussi connu pour son toit imprenable sur la ville. Habitué à grimper je commençais son ascension. On y serait libre de parler sans risquer la venue d'un ivrogne et puis je me souvenais qu'Uriel aimait les lieux en hauteur, ça le rassurant. On s'y expliquerait et peut-être qu'on rattraperait le temps perdu.

Une fois sur le toit je jetais un coup d'oeil à la ville et je m’asseyais sur le bord du bâtiment, glissant mes jambes dans le vide tout en observant la vue nocturne qui nous était offerte. Mes yeux vagabondaient sur les bâtiments illuminés, les voitures qui passaient avant que je ne lâche un soupir d'aise.
— C'est beau n'est-ce pas ?

Je contemplais tout ceci un long moment avant de reporter mon regard sur lui. J'aimais pas trop tourner autour du pot, et maintenant je voulais qu’on mette les choses au clair lui et moi parce que je ne supportais pas l'idée qu'il s'était forgé une autre vérité.

— Je ne suis pas parti de mon plein gré Uriel, je n’avais pas le choix. On m’a transféré dans un autre établissement soudainement et c’est la seule raison qui explique ma disparition de l’Orphelinat. J’ai pas choisis ça.

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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:32

Les larmes sont séchées d'un dos de main précipité et hâtif, effacées comme on tente de le faire avec la souffrance lorsqu'elle devient un peu trop oppressante. Si ça pouvait être aussi simple... Gommer les douleurs comme on chasse les larmes, d'un simple revers de manche. Et puis sourire, le cœur léger. Mais mon cœur à moi, il n'est jamais, oh non, jamais léger. Tout en plomb, recouvert des meilleures défenses, pourtant inutiles face à ces combats que je mène. Ma solitude me brise. Les actes des autres me blessent. Et mes incompréhensions, ces absurdités du monde que j'ai parfois du mal à saisir. Les souvenirs, impossibles à récupérer. Grandir... J'ai grandi, il ne s'en rend pas compte c'est tout. Je suis juste englouti par ces terreurs de gosse, incapable de les abattre entièrement. Peut-on me le reprocher ? Il n'y a jamais eu personne pour m'apprendre à le faire. C'est ça le rôle d'un parent, mais les miens n'étaient pas là. Des ombres qui, je le pensais alors, allaient venir me chercher en voyant tous ces mots envoyés, ces lettres écrites.

Pendant 3 ans le psy m'avait nourri de mensonges. Ils reviendront, tu as raison d'y croire. qu'il ne cessait de répéter. Puis en comprenant que j'y croyais réellement, que je passais des heures devant cette foutue grille, il a cessé de me rassurer. Oh la vérité il a essayé de me la faire bouffer. Mais ses mots étaient vides. L'humain n'est sûrement pas doué pour croire quelque chose qu'il ne peut pas voir. Moi, je ne parvenais pas à y croire. Il avait changé de version Le traumatisme, disait-il, m'avait fait oublier cet événement. Mais tout ce qui sortait de ses lèvres n'est qu'une série de mensonges à mes yeux. Parce qu'encore maintenant, je me réveille au son des coups de pistolet, étouffant sous l'odeur d'un sang dont je ne connais rien. Sans pouvoir remettre des images sur cette scène. Sans être sûr que c'est bel et bien eux, que l'on tue chaque nuit, encore et encore. Il y a un message que le gamin dans ma tête souhaite me faire passer.

"J'ai besoin de savoir Khor. Ça m'oppresse, ça me fait mal. Je ne sais pas qui je suis, je n'ai aucune identité."

Je murmure alors que nous montons l'échelle qui mène au toit. Déjà à l'époque j'aimais les hauteurs, grimper dans les arbres ou me trouver un muret un peu trop haut sur lequel me poser. Plus tard j'ai dompté les toits, apprenant à m'en faire des alliés. Est-ce qu'il sait courir dessus Khor ? Serait-il capable de me suivre ? De faire face au monde, de dire merde à la gravité ? Je n'en sais rien. Au moins il n'a pas peur du vide vu la façon dont il laisse tomber ses jambes dans le vide. La tentation est à portée de main pour moi. Un toit, non loin de celui-ci. Assez pour ne pas rendre la chose trop simple, mais pas trop pour être casse gueule. Je lui jette un coup d'œil, soupire en me forçant simplement à venir près du bord, à côté de Khor. Debout, contrairement à lui. Les pieds solidement ancrés contre le rebord en béton. Un peu plus en avant et mon équilibre serait compromis. La chute presque assurée. Mais je ne suis pas du genre à faire un faux pas. Pas sur les toits, alors que c'est ici mon endroit, le lieu où je peux me sentir à peu près bien.

"Quand je leur ai demandé où tu étais, ils m'ont répondu que tu étais parti. Quand j'ai demandé pourquoi, ils n'ont jamais voulu me le dire. J'avais 12 ans, je n'avais aucun poids face à eux. Et tout ce que je voyais, c'est que les gens que j'apprécie finissent tous par disparaître."

Je ferme les yeux, tends les bras de part et d'autre de mon corps à la façon d'un oiseau dans l'envol. Elle part en arrière ma tête, observe ce ciel noir où brillent les étoiles. Et toujours, je ne bouge pas d'un iota, en parfait équilibre. Ouais, il y a longtemps que je lui ai dit merde moi à la gravité. Elle est désormais une force, un atout dans chaque instant de ma vie. Je sais comment la défier. Comment jouer avec aussi. J'en connais les moindres détails et mon cerveau a pris pour habitude de tout calculer dessus à une vitesse impressionnante lorsque je cours là haut durant des heures, à m'en niquer les genoux et les pieds.

"Tu sais... Tu es le seul à m'appeler Uriel tout en sachant que mon prénom est Aramis. Tu n'aimes pas m'appeler Aramis ?"

Je souris un peu, fini par me laisser tomber souplement sur le rebord pour me caler près de lui. Nous voir comme ça, ça me fait sourire, du moins un peu. Qui aurait cru qu'on puisse être là, des années après, à échanger quelques mots alors que je l'ignorais du mieux que je le pouvais à l'époque ?
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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:32

• Lui tire le pantalon en arrière pour le faire reculer.
— Descends de là tu veux ça serai con que tu t'écrases alors qu'on vient à peine de se retrouver et rien qu'à te voir au bord tu me files le vertige.


— Pour moi t'as toujours été Uriel et tu le resteras peu importe ce que tu diras.

Lui avoue avoir fouillé les dossiers d'orphelinat, décrire son sentiment de fierté à l'idée d'être le seul à savoir ce prénom, son habitude de le prononcer.

"C'est Aramis pas Uriel" qu'il criait."
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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:33

New York ne dort jamais. Elle est là, étendue sous nos pieds, s'agite sans cesse. Les voitures, au loin. Des rires et de la musique, des verres qui s'entrechoquent dans plusieurs coins de la ville. Du sexe. De l'alcool. Des insomniaques. Du bruit. Des secrets dans l'ombre de certaines ruelles. Qui perdurent ou se perdent. Tout le monde a les siens de secrets. Je jette un regard a Khor. Est-ce qu'il en a, lui ? Sûrement oui. Il les cache certainement, comme beaucoup d'entre nous, car les secrets ne sont jamais très heureux. Pourtant, lorsque je l'entends, je le revois quelques années en arrière avec ses foutues certitudes et sa confiance en lui. Il est égal à lui même, il l'a toujours été. Ça me fait me sentir petit à côté, douloureusement. Un gosse. J'ai l'impression de toujours en être un, car même si mon esprit a toujours été trop adulte pour l'âge que j'avais lorsque nous nous sommes rencontrés, il voyait le gamin caché en moi. Il était le seul à voir au delà de ma carapace solidement ficelée. Mais si je ne voulais pas, à l'époque, rendre les armes, aujourd'hui je suis prêt à le faire. A m'abandonner pour de bon. Parce que Khor, je n'ai jamais pu lui cacher mes secrets comme aux autres. Il savait, dès le premier jour. Il comprenait ma souffrance et ma solitude. Et même si pour lui la recherche de mes parents reste à ses yeux inconcevable, je sais qu'il ne m'en voudra pas de m'obstiner à continuer.

J'en ai besoin. Ça me fait du mal de ne rien trouver, de stagner comme je le fais, mais lorsqu'enfin arrive un indice fiable, ça ne fait que confirmer que je fais bien de continuer. Le gamin malheureux dans ma poitrine, il se calme un peu dans ces moments. Il sait qu'on se rapproche toujours un peu plus du but, même si ce ne sont que des petits riens, de minuscules pas mis bout à bout sur un chemin trop long. Et que pourtant, ça signifie réellement quelque chose. On vient forcément de quelque part après tout. Il y a toujours une trace, même infime, de notre passage. Quelqu'un qui nous a vu. Un acte de naissance. Un homme aux cheveux bleus. Je frissonne, refusant de penser à ce dernier. Je ne l'ai pas encore retrouvé, mais j'y arriverai. Il ne peut pas avoir disparu ainsi tout comme il n'est pas possible que je l'ai imaginé, même si mes souvenirs sont brouillés, confus. C'est la seule chose de certaine que j'ai encore. Ce torse brûlant contre mes joues baignées de larmes, ces cheveux bleus que j'avais fixé une bonne partie du trajet. Tout droit importé de Russie le blondinet ! Je souris faiblement, installe ma tête contre son épaule sans cesser de fixer la ville en dessous de nos pieds.

"Je ne tomberai que si on me pousse Khor. Tout comme je ne cesserai de chercher ce quelque chose que lorsque je serais mort."

J'attrape sa main avec tendresse, dépose un léger baiser contre les phalanges. Il a raison bien sûr, moi aussi parfois j'ai le sentiment que je cherche quelque chose que je ne peux trouver. Mais je ne me suis jamais considéré comme le commun des mortels. Je n'ai jamais été normal. Commun. Parce qu'il y a quelque chose qui cloche sous toute cette histoire, et je trouverai pourquoi. Un jour ou l'autre, j'en ai fait le serment.

"Peut-être que tu as raison. Je devrais me contenter d'être un orphelin. Le soucis, le vrai, c'est que je sais que tout est dans ma tête. Seulement le chemin pour y accéder est totalement obstrué."

Mes sourcils se froncent. Ma bouche se tord en une moue alors que je serre ses doigts avec force. Je sais que c'est là, je le sais ! Mais plus je cherche et plus ça m'échappe. Plus je tente de me souvenir, moins je n'y parviens. Pourtant les traumatismes ressortent tous à un moment ou un autre dans notre vie. Pas le mien. C'est incompréhensible, rien n'est logique. C'est anormal. Je suis anormal. Pourquoi je revois tout ce qui n'est pas eux ? Je sais que c'est là, à deux pas, les souvenirs. Seulement il y a cette barrière infranchissable, ce mur de briques que mes poings et mes tentatives ne parviennent pas à briser. Toute la conviction du monde n'y parvient pas. Il y a plus que ça. Plus qu'un simple déni, ou syndrome post-traumatique comme disaient les médecins de l'orphelinat.

"Ma mémoire ne me fait jamais défaut Khor. Déjà à l'époque. Je me souviens des roses du jardin, de mon doudou que l'on a laissé sur la balancelle tandis que le policier m'emmenait. Le siège de la voiture était en cuir et à l'intérieur, ça sentait le citron. Nous avons roulé un moment puis nous sommes arrivés dans un petit village. Le flic m'a fait descendre, il serrait très fort ma main. Et le vieux qui nous a ouvert avait une tâche de naissance juste sous l'oreille droite."

Je marque une pause. Les yeux grands ouverts. Je n'ai pas besoin de concentration, je me souviens très bien de tout ça parce que ma mémoire est absolument excellente. Il y a un million de détails encore à citer. La couleur des roses, dont la simple pensée me rend malade. La couleur de la porte de la petite maison et celle des yeux du vieux bonhomme. La façon dont il m'a toisé. Mon grand-père paraît-il. J'ai réussi à récupérer son adresse, je lui ai envoyé des lettres, soigneusement écrites en Russe. Il ne m'a jamais répondu. Si je lui rendais visite, certainement finirait-il par me répondre. Il est l'une des clés de ma mémoire. Mais je suis bloqué à New York, je n'ai aucun moyen d'en sortir.

"Je me souviens absolument de tout Khor. Sauf de tout ce qu'il y a eu avant que l'on me sorte de ce jardin. C'est comme si on avait coupé tout un bout de ma mémoire. Et c'est frustrant, non, angoissant." Un soupir. "Tu es le premier à qui je parle de tout ça."

Je ris faiblement, sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être à cause de mes tentatives pour lui expliquer ? Je n'en sais rien. Ce qui est sûr, c'est que j'ai besoin qu'il comprenne. Une nouvelle fois je me mets debout sur le bord du toit, me tourne souplement vers lui avant de marcher en arrière. Mes jambes ne tremblent pas, mes pieds restent sages. Funambule sur le fil de la vie.
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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:33

S’il y avait eu une once de distance entre nous lorsque nous nous sommes reconnus à présent elle avait totalement disparue. Nous étions à nouveau comme autrefois l’un près de l’autre. Peut-être un peu plus proches même. C’était étrange de se savoir réunis par le sort du destin, à parler comme si le temps ne nous avait jamais séparés. Comme de bons vieux potes et quelque part ça me tirait une certaine amertume de savoir qu’on avait perdu du temps.

Pourtant même si rien ne semblait avoir changé, tout était différent. Je n’étais plus le petit garçon qu’il avait connu. Différent de ce visage qu’il avait connu, têtu mais assez bienveillant pour chercher à attirer le regard autrement qu’en m’assurant de rendre autrui dépendant de moi. Aujourd’hui et à regret parfois je me surprenais à chercher les reflets de ce gamin mort, complètement disparu dans les traits de mon visage. Pourtant quand je voyais les reflets de mon regard froid je savais qu’il n’existait plus. Il avait cédé sa place à un homme bien différent, endurci. Quoi qu’il arrive peu de gens pouvaient savoir quel visage j’avais pu arborer autrefois, et je n’appréciais pas l’idée même qu’on m’ai connu trop joyeux, ça ne me correspondait plus. Ou disons que ce n’était plus les mêmes joies, la même candeur autoritaire. Non, ca n’avait été qu’un prémisse à une face bien plus âcre.

Peu importe, ca regardait qu’Aramis s’il voulait s’accrocher à moi cette fois, tout ce que je savais c’était qu’il avait pas besoin de trop s’attacher, ça ne lui apporterait rien de bon. Je déportais mon regard sur lui lorsque je sentis sa tête reposée contre mon épaule sans protester, le laissant faire dans un sourire silencieux. Son geste tendre sur ma main lorsqu’il l’embrasse me perturbe. Il est si doux tout à coup avec moi….

— Fais attention je risque de m’y habituer. et si je m’habituais alors il devrait m’offrir cette attention plus souvent, je risquerais de lui demander de recommencer vue que j’appréciais l’image.
Au final si j’étais tenté de reprendre ma main, je la lui laisse, touché par cette attitude. Peu importe comment, il n’avait pas perdu sa détermination, sa volonté de percer malgré les difficultés dressées sur sa route et j’admirais cette qualité. Il avait gardé cette fraicheur d’antan, dont je me sentais personnellement déserté. Alors je poussais un soupir inspirant une bouffée d’air frais un instant. Ce trou de mémoire qu’il avait, ce simple trou de mémoire semblait être la source de son obsession.

— Je doute pas que tu finiras par trouver tes origines, tes parents, tes efforts finiront par être récompensés. Ça payera forcément, après toute ces années Uriel. Peut-être quand tu t’y attendras le moins ça surgira, et la vérité tombera….
Moi, je préfère oublier, et regarder devant. Comme la ville que tu vois ce soir devant toi.

Ses doigts me feraient presque mal quand il les serrait si fort, mais je lui disais la vérité. Si lui avait des chances, un moindre désir de parvenir à ses fins il y arriverait. Moi, je préférais oublier mes origines, ne pas chercher à savoir qui m’avait éjecté ici pour me faire subir une vie aussi merdique. Je préférais même ne jamais savoir, ne jamais pensé à la personne qui m’avait abandonné sans un mot, sans rien pour comprendre jamais pourquoi je n’ai mérité son amour.

Je n’aime pas cette simple pensée, alors je me concentre sur le blond qui m’avoue que je suis le premier à qui il se confesse. Je souris à cet échange d’informations supposant qu’il m’avait dit ça en échange de ma propre confession mais soupire. Un long instant je ne dis rien de plus, sers ses doigts puis le laisse s’écarter. Il recommence à jouer avec le feu au bord du vide. Je grogne tout bas.

— T’es trop têtu de toute façon alors fais ce que tu as à faire mais te mets pas en danger pour ça.

Têtu, terriblement têtu. Agaçant même. J’aimerais le chopper et le tirer hors du vide, pour l’empêcher de faire. Je le fixe et me redresse à mon tour, me demande s’il désire vraiment que je reste à ses côtés… Je lui tourne le dos fais quelque pas et ne peut m’empêcher de dire relativement bas, tel un gamin de 6 ans.

— Tu veux vraiment qu’on soit.. amis ?

Oui, était-il sur de me vouloir à nouveau à ses côtés. Il me connaissait plus, il savait pas qui j’étais ni ce dont j’étais capable.
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Un pas. Un autre. Fluides, sûrs. Habiles. Danseur sur l'échiquier de la mort. Cavaliers, fous, dames et rois, tous laissent la place, se désistent. Et il ne reste que moi. Moi et mes folies, cette confiance absolue face au vide. Je vole, danse, tourne, saute et virevolte, me laisse guider par la musique de la vie qui bat son plein autour de nous. Est-ce qu'il l'entend, Khor ? Ou ne perçoit-il que celle de la peur ? Il n'a rien à craindre, il suffit de me suivre, de me regarder évoluer avec grâce et tendresse, quelques soupçons d'amour peut-être, sur ce rebord. Il pourrait s'effondrer à tout moment. Se briser et m'emporter avec lui. Mais je suis en confiance, puissant, imbattable. Invincible, de là où je suis. Et je ris en l'entendant me dire que je suis têtu, parce oui, c'est le cas. Je l'ai toujours été, depuis que je suis enfant. Fixé sur un but que les autres ne peuvent comprendre, obstiné plus que quiconque. Puis je cesse de rire lorsqu'il s'éloigne un peu. Braque des prunelles glaciales sur lui tandis qu'à nouveau, l'enfant s'agite au fond de mon estomac. J'ai envie de hurler pour le forcer à rester, de me jeter sur lui de toutes mes forces. Le retenir encore, encore un peu auprès de moi. Je me sens si seul, il ne peut pas déjà s'en aller, si ? Mais il me pose une question. Quelque chose qui me laisse pantelant tandis qu'à mon tour je m'en pose une. Lui, veut-il vraiment qu'on soit amis ?

Parce que moi, ça ne fait pas de doutes. Il l'a toujours été, mais c'était simplement caché au fond de mes tripes comme un secret que l'on ne veut pas partager. Plus de dix ans à le serrer entre mes doigts précieusement, à l'en rendre comme un trésor indécelable. Il était mon ami, il ne l'avait juste pas remarqué, parce qu'il se contentait de se briser sur ma carapace bien trop épaisse à cette époque. Amis. Oui, plus que oui ! Je devrais courir vers lui, le prendre entre mes bras. Le serrer fort et crier, crier comme le font les gosses à son oreille, pour qu'il comprenne cette fois, qu'il soit enfin au courant. Alors pourquoi je marche si lentement vers son dos ? Un, deux, trois, quatre, cinq pas. Un arrêt. Puis un autre, un second, et mes bras s'enroulent autour de sa taille tandis que mon nez s'enfouit contre sa nuque. J'inspire son odeur à pleins poumons. M'autorise quelques secondes pour laisser mini-Asha hurler son bonheur, toute cette joie dont je ne lui ai jamais offert le goût. Puis esquisse un sourire, lentement, déposant un baiser contre sa peau avant d'y étouffer un rire. 12 années de séparation pour se retrouver comme deux cons dans un bar. D'abord à s'engueuler, puis à tenter de remettre les choses à plat.

"Tu as toujours été mon ami, Khor. Je te le disais toutes les nuits, mais toi tu dormais trop profondément pour entendre mes murmures." Des sanglots étouffés dans le noir. Des confessions. "Tu pensais que je te méprisais, mais j'avais juste peur. De beaucoup de choses. Et je te confiais tout quand je ne pouvais pas dormir."

Réveillé l'enfant, toutes les nuits une heure ou deux par quelques mauvais rêves que personne ne soupçonnait. Et si certains avaient remarqué mon manège, ils ont toujours été trop respectueux de cela pour le faire remarquer. Les cauchemars on en faisait tous. Enfin, peut-être pas Khor. Son sommeil semblait si paisible alors que je lui donnais mes peines. Je souris à nouveau, me blotti entièrement contre lui. Il est chaud. Il sent bon. Un parfum de mon enfance, qui pourtant a changé. Parce que les gosses de l'orphelinat, ils ne se parfumaient pas, et que son odeur je la sentais lorsque j'enfouissais mon nez trop près de mon cou alors qu'il dormait comme un loir, ses poings fermés sur les couvertures. Alors oui il a changé lui aussi, mais ce n'est pas pour autant que je ne veux plus de lui.

"On a été con. J'aurais dû te chercher, ça aurait été simple. Mais j'étais trop fier."

La pointe de mon nez chatouille sa nuque qui se couvre de chair de poule, une réaction parfaitement naturelle observable chez beaucoup de personnes. Et je souris, je souris tout ce que je peux, bien incapable d'arrêter en repensant à ce que nous avons été. A ma rancœur lorsque je me suis tiré de cette maison de réinsertion pour adolescents en difficulté sociale, et encore une fois à mon opiniâtreté. Celle qui me disait de l'oublier. De ne plus penser à lui pour ne plus avoir mal. Et je l'ai fait, comme un con. Mais le destin nous a dit merde.
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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:33


Insouciant heureux qui joue avec le feu. C'est tout ce qu'il est, mais il est dit qu'il vaut mieux mourir bête et heureux que seul et malheureux, ma foi c'est peut-être pour ça que j'arrêtais de le sermonner sur le danger sous ses pieds, il ne le voyait pas réellement, ou alors il s'en fichait éperdument.

Ma question avait l'air banale pourtant elle n'avait rien d'anodine, il ne savait pas combien je pouvais détruire les autres. Mon être était aussi toxique que le venin d'une vipère et je me donnais tout le mal du monde pour ne pas souiller les autres avec quand il était encore temps. Quand je ne désirais pas encore tous les posséder entre mes mains, les sentir sous mon emprise. Cette simple idée, d'avoir la certitude de les rapprocher de moi inconsciemment ou non par le biais de ruses m'excitait, pouvait-il seulement s'imaginer toute les pensées noires qui me rongeaient l'esprit comme un rat ronge les pires merde qu'il trouve dans la rue avec frénésie ? Vous savez pourquoi ? Parce qu'il aime ça.

Non, seul moi le savait, et c'est bien ça qui me rendait dangereux. Pourtant il devait être prévenu, comme tous les autres. Il souffrirait, il souffrirait de me connaitre par ma faute ou par celle d'un autre, toujours est-il que je serais la source de sa souffrance. Même si je voulais me freiner, m'en empêcher il en subirait les frais un jour ou l'autre. Ca a toujours été comme ça avec moi. Certains s'étaient noyé dans les limbes de ma vie et j'avais vu disparaitre leur main sous cette vase de marasme intellectuelle. Mon jolie coeur, mon ami. Je serais incapable de t'épargner même si je le voulais, c'est plus fort que moi.

Il est encore temps de faire marche arrière Uriel, de clore cette rencontre sur une soirée banale et bien heureuse, car qui sait combien de temps tu serais heureux de revoir ce visage que tu dis chérir. Tu verrais bien vite combien il est hideux sous ses airs paisibles.

Je maudis le jour ou tu verras ce vrai visage, je le maudis d'avance autant que je me réjouis de pouvoir faire de toi une de mes proches proies. Lentement, mes griffes se refermeraient sur toi et plus jamais je ne te laisserais partir loin de moi.

Sois raisonnable. Ne le sois pas. Refuse, rejette moi. Tu ne le feras pas. Tu me veux. Fuis. Sois mien.

C'est cela viens. Mes yeux suivirent son mouvement lorsqu'il s'élança vers moi. L'erreur était faite, peut-être n'étais tu pas tombé de l'immeuble dans une chute violente, pourtant en décidant de venir à moi tu amorçais ta chute, inexorable. Je me réjouissais silencieusement, attendant néanmoins sa réponse. Non je ne jubile pas encore, il est trop tôt, je dois attendre sa réponse.

Je redressais la nuque pour le fixer droit dans les yeux, immobile comme pour regarder jusqu'où l'agneau serait capable d'aller pour se jeter dans la gueule du loup, attentif. La surprise fut palpable lorsque je le sentis refermer ses bras autour de moi me serrer innocemment contre lui. Je retiens un claquement de langue de plaisir, satisfait et perturbé à la fois de ce contact auquel je n'étais pas habitué. Il me sert dans ses bras comme l'on sert des gens auxquels on est réellement intime. Il m'offre sa chaleur comme l'on offre une proximité à une amante, un ami de longue date. J'aime ce contact autant que je ne l'aime pas, il me fait peur.

— Alors, nous sommes amis hein.. Cette saveur à un gout de sacre, de divin entre mes lippes impies.

Je souris d'un sourire ravageur. Je me sens heureux. Heureux de l'avoir à nouveau recroisé. D'un sourire sincère et doux, je l'ai laissé me serrer dans ses bras mais à présent, il me fallait faire une dernière chose, sans préambule ni autorisation je fouillais alors ses poches jusqu'à attraper son téléphone portable que j'ouvrais pour lui glisser mon numéro dans le carnet de contact.

À son regard je souris.

— Bah quoi faut bien qu'on puisse se recontacter non ? Tiens j'ai mis mon numéro.

Je lui retend son téléphone, emprunt d'un sentiment de légèreté et de joie sans chercher à cacher ma joie bien que j'ai détourné le visage dans une inspiration sourde. Je brisais ensuite le contact pour m'y arracher, s'en était assez, nous aurions toute notre vie devant nous pour en profiter à présent.

C'était comme une promesse et désormais il porterait mes marques quoi qu'il arrive.
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MessageSujet: Re: II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ)   II. RETOUR AUX SOURCES ET BESOIN D'OUBLIE. [PV : ARAMIS ASHA U. ATKINS] (TERMINÉ) Icon_minitimeLun 9 Déc - 17:33

Amis... Le mot sonne comme une consolation au milieu de ma douleur, un baume brûlant que l'on applique sur mon cœur tuméfié. Le voit-il ainsi, lui ? Ou vise t-il quelque chose de plus grand ? Comment le savoir quand on ne parvient déjà pas à comprendre son propre esprit ? En tout cas il ne se dégage pas tout de suite, ne me fuit pas encore. Et le gamin de ma poitrine s'apaise, tend à le serrer un peu plus, à rester blotti quelques secondes de plus. Je ne l'entends plus pleurer ni gémir, il ne me violente plus non plus. Parce que je lui donne enfin ce qu'il souhaite après 24 années passées à observer de loin les autres, à m'en tenir à l'écart avec le plus grand soin pour ne plus souffrir. Aujourd'hui il respire enfin, rassuré par la chaleur de Khor, par la présence d'un autre homme, juste là dans mes bras, et ne proteste qu'à peine lorsqu'il s'échappe finalement. Je me contente de lui jeter un regard inquiet, le laisse me fouiller sans comprendre ce qu'il cherche avec ses mains s'enfouissant dans mes poches jusqu'à ce qu'il brandisse cet objet maudit appelé téléphone. S'il a encore de la batterie c'est un miracle, je l'oublie souvent dans un coin et ne l'emporte avec moi que par nécessité, s'il arrive quelque chose, s'il y a un besoin urgent d'appeler quelqu'un. Les secours. Les flics. Qu'en sais-je encore ? Il peut se passer un million de choses sur les toits, tout un tas d'autres que l'on ne peut prévoir.

"Je n'utilise jamais mon téléphone... Mais je vais essayer de faire un effort."

Je suppose que je peux le faire si c'est pour lui. Et mes lèvres, d'habitude figées dans leur froideur tel celles des poupées de porcelaine, s'étirent en un sourire des plus heureux et lumineux. Je le regarde. Perds mes yeux sur lui pour m'assurer qu'il n'est pas une illusion avant de reculer d'un pas, doucement. Non pas vers l'échelle par laquelle nous sommes montés, non. Mais bien vers le toit non loin de nous qui s'étend, paisible, vers un autre encore plus loin. Tentateur pour moi, garçon des rues, oiseau. Loup.

"Je suppose que c'est le moment de te dire au revoir, mais je ne suis pas très doué pour ça." Un rire. Léger comme les battements d'ailes d'un oiseau. "Ne t'envoles pas cette fois, Khor. Je n'ai pas envie d'attendre à nouveau plus de dix ans avant de revoir ta tête."

Ma main s'agite sur un sentiment de regret, mêlé pourtant à un bonheur que je n'ai pas ressenti depuis trop de temps. Je n'attends pas avant de m'en aller et n'esquisse pas un regard en arrière pour ne pas risquer de revenir en courant vers lui. Je m'en vais, tout aussi simplement que je suis arrivé. En sautant par dessus le vide pour arriver en roulant sur le second, en m'éloignant à toute vitesse. Avec un cœur battant la chamade, un souffle fractionné. Essoufflé alors que je ne le suis jamais, la poitrine serrée sous des sentiments presque violents qui m'assaillent les uns après les autres. Je ris même arrivé chez moi. Incapable de croire que je l'ai retrouvé, reconnu, que le hasard pour une fois a bien fait les choses. Que la chance m'a ouvert ses bras.
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